Résultats régionales : à huis clos, la soufflante de Sarkozy aux siens...

LE FAIT DU JOUR. Nicolas Sarkozy a pris la parole dimanche soir, colère contenue dans la voix, pour refuser toute fusion ou retrait de liste entre les deux tours. Quelques minutes plus tôt, il avait réuni son état-major dans une ambiance sombre et ten

Résultats régionales : à huis clos, la soufflante de Sarkozy aux siens...

    « Ni fusion, ni retrait ! » Le message de Nicolas Sarkozy a été on ne peut plus clair, dimanche soir, au siège des Républicains. Le résultat en demi-teinte de la droite et du centre n'y change rien. La stratégie, affichée avant le premier tour, ne varie pas d'un iota. Non à « je ne sais quel arrangement tactique », a martelé l'ancien chef de l'Etat, de la colère contenue dans la voix, devant quelque 150 militants qui ont vite quitté les lieux après cette soirée maussade... sans même toucher aux cacahuètes et bretzels du buffet. « Comme dirait le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, ne tombons pas dans la bouillabaisse électorale ! » assène le député Ã?douard Courtial, tandis que Roger Karoutchi dresse avec fatalisme ce constat implacable : « La France est probablement entrée dans le tripartisme et de manière durable. » Pour la droite, qui rêvait il y a quelques mois d'une France toute bleue, c'est la déception. Avec 26 % des voix selon les estimations, elle fait quasiment le même score qu'aux régionales de 2010, qui était son plus mauvais sous la Ve République.

    Des voix discordantes se font entendre et prônent un retrait des listes arrivées troisièmes

    Quelques minutes plus tôt, au dixième étage, c'est un Sarkozy sombre qui a réuni son état-major à huis clos. Autour de lui : Luc Chatel, Rachida Dati, Eric Woerth, Nathalie Kosciusko-Morizet, ou encore Eric Ciotti. « Il était tendu, très tendu. Personne n'a osé lui couper la parole », souffle un participant. Impossible d'arrêter le patron des Républicains. « Après ça, qu'on ne me dise plus que la France n'est pas à droite. Elle l'est plus que jamais ! Les Français attendent que nous soyons fermes sur nos valeurs. L'effondrement de la gauche prouve que la seule ligne qui compte, c'est la nôtre. Celle d'une droite qui s'assume et sans tabou », enfonce-t-il devant les siens, taclant au passage son principal rival à la primaire, Alain Juppé.

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    « Quand j'entends certains parler d'identité heureuse... », raille-t-il, laissant présager une campagne centrée d'ici dimanche prochain sur les questions d'immigration et de sécurité. Objectif : récupérer les électeurs de droite partis au FN et les abstentionnistes. « Face au FN, ça sera Å?il pour Å?il, dent pour dent », prévient son entourage. Reste à savoir si la ligne du « patron » sera tenue. Dès dimanche, ses alliés centristes de l'UDI et du MoDem ont bravé la consigne en appelant au « retrait pur et simple des listes arrivées en troisième position pour empêcher le FN de gagner ». Notamment en Midi-Pyrénées - Languedoc-Roussillon, où le candidat LR Dominique Reynié est derrière le FN et le PS. Dans les rangs mêmes des Républicains, des voix discordantes se sont fait entendre contre le mot d'ordre « ni fusion, ni retrait ». « Tout doit être fait pour qu'il n'y ait pas un président FN », a lâché NKM. « Nous enregistrons une forte progression du FN, il faut y réagir avec lucidité et sang-froid », a aussi relevé Juppé. Ce matin, à 11 heures, le bureau politique pourrait donc virer à la foire d'empoigne. Le maire de Bordeaux, qui n'avait pas prévu de s'y rendre, a changé ses plans pour être à Paris...

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