Régionales : usé, fatigué, vieilli, Sarkozy ?

 

Régionales : usé, fatigué, vieilli, Sarkozy ?

    « Le vrai perdant de la soirée, c'est lui, et il le sait », flinguait dès dimanche soir un de ses anciens ministres après le score décevant de la droite et du centre. C'est Marine Le Pen qui a été le réceptacle de la colère des électeurs, pas les Républicains. Plus grave pour Nicolas Sarkozy, qui se prévaut d'être le meilleur rempart contre l'extrême droite, une partie de ses électeurs de 2012 â?? un sur cinq selon les chiffres qui circulent au parti â?? ont voté FN. Il n'en fallait pas davantage pour que ses adversaires sortent la massue.

    « Ce n'est pas un problème de ligne, mais de crédibilité. Il n'imprime plus ! Le retour de Sarkozy, c'est le retour du pass?, canarde le lieutenant d'un candidat à la primaire de 2016. « Il fait campagne sur l'identité, la sécurité, l'immigration, et au même moment, il vire Morano. Où est la clarté ? » s'étrangle un copéiste. « Ce scrutin, c'est une claque pour lui. Plus personne ne l'entend », achève un élu déçu. Hervé Mariton, candidat déclaré à la primaire, y va franco aussi : « Les Français disent très clairement qu'ils ne veulent plus de la gauche, mais plus non plus de celui qui a été battu en 2012. » Même les soutiens de l'ancien président s'inquiètent, à moins d'un an de la primaire. « Il ne fait plus briller les yeux », se désole un ancien de l'Elysée.

    Ã?a ne surprendra pas Sarkozy, qui a reçu cinq sur cinq le message des urnes. « Une déception », a-t-il confié sur France 2 lundi soir. « Il y a une exaspération très forte, et elle n'est pas suffisamment captée par les Républicains », avoue un de ses conseillers.

    «L'eau tiède, ça suffit !»

    Dans sa garde rapprochée, l'heure est à la remise en question. Et les leçons tirées sont limpides : plus de pudeurs sur l'immigration et la sécurité ! Entravé par son costume de chef de la famille de droite, l'ex-président entend se libérer, et parler cash. Face à David Pujadas, il a rappelé qu'il avait été le premier à parler d'identité nationale et de « racines chrétiennes ». Et asséné : l'immigration, « ça ne peut plus continuer ainsi ». Le retour du « gros rouge qui tache » ? Ses proches jugent urgent qu'il parle aussi du chômage, qui a pesé dans l'isoloir. Brice Hortefeux résume : « On doit être offensifs sur les sujets régaliens et populaires sur les questions sociales. »

    « Il faut arrêter de déconner ! L'eau tiède, ça suffit ! Il faut revenir au discours de Grenoble », où il avait amorcé un virage droitier en 2010, réclame un fidèle. Lundi, fait rare, Sarkozy s'en est revendiqué. Un proche conclut : « Le centre de gravité de la France est à la droite dure. Il reste le meilleur en magasin. »

    Selon nos informations, le « patron » des Républicains envisage aussi un remaniement de la direction du parti, qui pourrait faire la part belle à la droite dure. « Il va y avoir du ménage », lâche un proche. Lundi, les oreilles des centristes et des modérés ont sifflé, de NKM à Juppé. « S'il y a un naufrage, c'est celui de la stratégie centriste. Ses candidats n'ont pas fait les meilleurs scores », lâche l'un. Un sarkozyste doute que cela suffise : « Le problème, c'est que les gens ne le croient plus... »

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