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Régionales: Sarkozy prépare un virage à droite pour contrer le FN

Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy - AFP

Selon Le Parisien, pour répondre aux scores moyens de son camp aux régionales, Nicolas Sarkozy est persuadé que les Français attendent un discours axé sur l'immigration et l'identité nationale. Mais ses adversaires à la primaire François Fillon et Alain Juppé ne comptent pas le laisser orienter l'après-second tour.

Il faut avoir "le courage de la transparence de nos idées. (...) Il faut rétablir de l'autorité et de la fermeté dans notre pays", a exposé Nicolas Sarkozy au 20 heures de France 2 lundi soir au lendemain du premier tour des élections régionales. Selon Le Parisien mardi, le président de Les Républicains a déjà défini sa stratégie post-second tour des régionales, ce sera un "virage à droite".

"Le centre de gravité de la France est à la droite dure", présente l'un de ses proches dans les colonnes du quotidien pour justifier le remaniement à venir dans la direction du parti. Car l'état-major sarkozyste avance aussi un autre argument: pour lui, les régionales sont surtout l'échec de ceux qui prônent une large coalition avec le centre, soit son adversaire Alain Juppé mais aussi sa numéro 2 Nathalie Kosciusko-Morizet qui a contesté le "ni fusion, ni retrait" défendu par Nicolas Sarkozy lors du bureau politique des Républicains, ce lundi.

Un élu déçu estime surtout que "les résultats des régionales sont une claque" pour Nicolas Sarkozy quand un autre confie au Parisien que "le problème c'est que les gens ne le croient plus".

Discours de Grenoble et "rempart anti-FN"

Le même jour à la télévision, Nicolas Sarkozy a revendiqué la paternité dans le débat des questions d'identité nationale et de "racines chrétiennes" et assumé son contesté discours de Grenoble en 2010. Déjà, il s'agissait d'un virage à droite toute en vue de la présidentielle à venir qu'il avait fini par renier en septembre 2014.

L'enjeu est important pour le leader revendiqué de la droite. Derrière les régionales, Les Républicains entreront de plain pied dans la primaire prévue pour le mois de novembre 2016. Face à Alain Juppé, François Fillon ou Bruno Le Maire entre autres, Nicolas Sarkozy va devoir imposer sa marque.

"Rempart anti-FN" lors de son retour aux affaires fin 2014, Nicolas Sarkozy perd à chaque scrutin son pari. Chez Les Républicains on calcule qu'environ un électeur de 2012 sur cinq est parti du côté de Marine Le Pen.

"Tout le monde n’est pas sur la ligne définie par Sarkozy"

"Nous n'avons pas de leader officiel", a regretté Eric Woerth dimanche soir, liant cette situation à l'élection interne qui occuperait trop d'esprits dans sa famille politique. "Si le Front national ne recule pas, c’est parce que tout le monde n’est pas sur la ligne définie par Sarkozy", renchérit l’ancien ministre Alain Joyandet dans Libération, critiquant ainsi la stratégie de différenciation permanente des poids lourds des Républicains.

Pas certain cependant que les changements promis par Nicolas Sarkozy soient acceptés sans réaction après le second tour des régionales alors que seule la primaire et la présidentielle pointeront à l'agenda. "Au lendemain de l'élection, il va falloir que nous ouvrions un débat", a promis le maire de Bordeaux quand le député de Paris a annoncé des "examens de conscience". D'autant qu'en 2012, la campagne à droite toute s'était soldée par une défaite.

Samuel Auffray