Régionales

Laurent Bouvet : "Le PS est tout simplement en train d'exploser"

Pour le politiste, professeur de sciences politiques à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, le Parti socialiste risque sa propre marginalisation à l’issue du deuxième tour des régionales. L’auteur de L'Insécurité culturelle. Sortir du malaise identitaire français (Fayard, 2015) critique la gauche pour son incapacité à comprendre l'importance des questions d’identité.
propos recueillis par Henrik Lindell
Publié le 08/12/2015 à 11h07, mis à jour le 08/12/2015 à 12h36 • Lecture 6 min.
Article réservé aux abonnés
© BALTEL/SIPA

© BALTEL/SIPA • BALTEL/SIPA

Au premier tour des régionales le 6 décembre, la gauche totalise 37,66%, la droite 32,6% et le Front national 28%. Est-ce vraiment un échec pour la gauche ?

La gauche dépassait les 50% en 2010 (53% avec l'extrême-gauche). Il s’agit donc d’une défaite sévère. Certes, le score total de la gauche apparaît élevé par rapport aux blocs de droite et du Front national. Mais on ne peut pas compter de cette manière. Le PS, qui est hégémonique au sein de la gauche, est à 23%. Il ne perd pas beaucoup par rapport à 2010, seulement quelques points. Ce sont ses partenaires qui perdent le plus, en particulier Europe Ecologie Les Verts, qui se retrouve avec 6,7%. Il y a cinq ans, ils étaient le troisième parti en France avec 12,18% au premier tour des régionales, devant le Front national. Les Verts pensaient alors qu'ils seraient en mesure d’incarner la gauche de demain.
Autre problème : la gauche est très divisée. La seule chose qui l'unisse, c'est l'idée qu'il faut faire barrage au Front national. Mais il n'y a pas de programme commun.

Donc, le bloc de gauche n’existe pas vraiment ?

Il n’y a aucune unité. Sur l'économie en particulier, ils ne sont d'accord sur rien, y compris au sein du PS. Depuis quelques semaines, on voit aussi des désaccords importants sur l'état d'urgence, la sécurité et la crise des migrants.
Ce manque d'unité sur le fond fait que même le report de votes des gens de gauche sur les listes socialistes n'est pas automatique. Et quand le barrage au Front national consisterait à retirer sa liste en faisant voter les électeurs de gauche pour une liste de droite, sans même qu’il n’y ait fusion, beaucoup risquent de ne pas s

Offre 100% Numérique

eglise demain

1€

le premier mois,
puis 5,50€ / mois

sans engagement

Déja Abonné ? Se connecter
propos recueillis par Henrik Lindell

Abonnez-vous à partir de 1€ le premier mois

J'en profite