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NUITS BLANCHES

COP21, trois jours pour conclure

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Une «première vision» du texte d'accord pourrait être prête mercredi soir pour une signature espérée vendredi. Ou pas.
par Christian Losson et Isabelle Hanne
publié le 8 décembre 2015 à 17h50

Après une semaine avec les négociateurs, les discussions s'intensifient au Bourget depuis l'arrivée des ministres de l'Environnement et de l'Energie des 195 pays signataires de la Convention Climat de l'ONU (CCNUCC), lundi matin. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, président de la COP21, a mis en place dès dimanche quatre groupes de travail sur les points les plus durs de la négociation, pilotés par des ministres «co-facilitateurs»: les moyens de mise en œuvre (c'est-à-dire les gros sous, les transferts de technologies…), la différenciation (quel rôle doivent jouer les pays, selon leurs moyens et leur responsabilité dans le changement climatique), l'ambition de l'accord (objectif de long terme et mécanismes de révision), et les actions pré-2020, soit la rampe de lancement de l'Accord de Paris, qui doit entrer en vigueur en 2020.

Des avancées «à géométrie variable»

La plupart des discussions se font désormais lors de réunions bilatérales. Les avancées sont ensuite restituées en plénière, dans un «Comité de Paris», instance mise en place par Fabius et qui se tient tous les soirs en fin de journée. Lundi, lors de cette réunion, le chef de la diplomatie française a demandé «une première vision d'ensemble» du texte d'accord dès mercredi soir. Ou jeudi matin: les négociateurs se préparent à de longues nuits blanches. Un texte intermédiaire, «une version nettoyée» selon Laurent Fabius mardi soir, rédigé à partir du brouillon adopté par les négociateurs samedi, et mis à jour avec les recommandations de ministres co-facilitateurs, sera présenté en Comité de Paris ce mercredi à 13 heures.

En façade, les discussions se déroulent de façon fluide, mais les points de blocages persistent, notamment sur les actions pré-2020, l'ambition générale de l'accord et les niveaux et modalités de financement. Les avancées sont «à géométrie variable» selon les sujets, a reconnu le délégué cubain. «Les discussions sont très constructives, on a enregistré beaucoup de progrès depuis deux jours», a assuré Edna Bomo Molewa, ministre de l'Environnement sud-africaine.

Moulinette juridique et traductions

Une fois cette «vision d'ensemble» obtenue, et acceptée de manière informelle par les pays, les juristes de la CCNUCC, de la présidence française et de nombreuses autres parties vont passer le texte à la moulinette, pour vérifier qu'il soit en conformité avec les textes de la Convention. «Jamais les ministres n'ont été présents aussi longtemps lors d'une COP: on ne peut pas les garder indéfiniment», assure une experte des négociations.

Une fois scellé, l’accord sera traduit dans les six langues de l’ONU: outre l’anglais, langue de travail des négociations, le français, l’arabe, le russe, le chinois et l’espagnol. Le texte devrait être formellement adopté en séance plénière vendredi soir, espère la présidence française, si aucun pays n’exprime son opposition avant le coup de marteau de Laurent Fabius.

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