Sarkozy : «Le vote pour le Front national n'est pas immoral»

Sarkozy : «Le vote pour le Front national n'est pas immoral»

    C'est une main tendue aux électeurs du Front national. Lors d'un meeting ce mardi soir à Rochefort (Charente-Maritime) où il était devenu soutenir Virginie Calmels, tête de liste d'union Droite-Centres (Les Républicains-UDI-MoDem-CPNT) en Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes et proche d'Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, président des Républicains, a lancé un appel au «peuple de France tenté par la radicalité» et «qui n'en peut plus de colère, d'exaspération, d'angoisse».

    «A ces millions de Français qui ont voté pour le Front national», l'ancien président de la République a adressé le message que «le vote pour le Front national n'est pas un vote contre la République, que le vote pour la République n'est pas immoral», sinon, a t-il dit, la République ne tolérerait pas des candidats et des votes FN depuis 30 ans.

    Pour lui, la France «n'en peut plus de colère, d'exaspération, d'angoisse» et cela la conduit «à exprimer non un choix, mais une vraie colère, non à réfléchir, mais à réagir», a-t-il ajouté.

    «Le FN n'a aucun projet sérieux»

    Ce qui n'a pas empêché l'ancien président d'attaquer le programme du FN, exortant les électeurs à ne pas confier des régions «à des gens qui n'ont jamais rien dirigé, qui n'ont aucun projet, qui n'ont aucune maîtrise de soi, qui créeraient les conditions du chaos». «Les gestes d'humeur, on les regrette toujours, a t-il prévenu. C'est sérieux les régions, c'est sérieux la France».

    Dans un discours au ton très programmatique, national, Nicolas Sarkozy a évoqué longuement et avec virulence le besoin de protection des Français après les attentats de 2015, en interpellant le gouvernent: «Comment se fait-il qu'entre le 14 janvier et le 13 novembre, rien n'ai été entrepris pour protéger les Français»?

    Il s'est aussi attardé sur «la ruralité qui se sent abandonnée», autre terreau avéré de voix du FN, en déplorant «un décrochage doublé d'un humiliation: on meurt et tout le monde s'en moque» ! Il a assuré qu'il faudra «dans le projet d'alternance» de la droite «un véritable Plan Marshall pour la ruralité», comme il y eut il y a 20 ans un «Plan Marshall» pour les banlieues.

    Nicolas Sarkozy a aussi assuré que sa famile politique ne se laisserait pas à l'avenir déposséder, par l'extrême droite, du thème de la défense de la «France de toujours», de savoir si elle «restera la France». «Ce débat-là, on nous ne le volera plus, nous allons l'imposer à la République Française», a-t-il lancé.

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