CLIMAT - A quelques jours de la fin de la COP21, le suspense plane toujours. Les chefs d'Etat et leurs délégations arriveront-ils à signer un accord contraignant? Rien n'est moins sûr. Le compte à rebours a commencé pour les négociateurs des 195 Etats réunis à la conférence climat de l'ONU: ils ont remis un nouveau projet d'accord ce mercredi 9 décembre pour limiter le réchauffement, deux jours avant la fin prévue de la réunion. Or, si les pays n'arrivent pas à se mettre d'accord pour limiter la hausse des températures, les conséquences pour la planète seront "graves et irréversibles", prévient le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec).
Hausse du niveau de la mer, cataclysmes plus fréquents et plus puissants, vagues de chaleur... autant de dérèglements prévisibles qui impacteront forcément les Hommes et leurs conditions de vie. Si personne ne sera épargné, tout le monde ne payera pas le même prix. Certaines zones de la Terre, comme l'Asie Pacifique ou l'Afrique Subsaharienne, sont plus vulnérables aux changements climatiques que d'autres et en subissent déjà les effets. Dans les pays les plus exposés, comme les Philippines, la population sera contrainte de se déplacer, si ce n'est pas déjà le cas. Ces victimes du réchauffement, on les appelle les réfugiés climatiques.
Pour montrer comment le climat peut contraindre l'être humain à quitter son lieu de vie, le HuffPost a résumé dans la vidéo ci-dessus tous les malheurs qui condamnent à devenir réfugié climatique. Evidemment, il y a fort à parier qu'une même personne n'aurait pas ce parcours catastrophe dans la vraie vie. De même, tous les aléas dus au réchauffement n'interviendront pas au même moment selon les prévisions des spécialistes. Si certains ont déjà lieu, d'autres interviendront dans plusieurs dizaines d'années. Le HuffPost a pris le parti de les condenser afin d'illustrer concrètement leur impact sur l'Homme.
200 millions de réfugiés climatiques en 2050
Selon les chiffres de l'Agence pour la protection des personnes déplacées, relayés par l'AFP, entre 2008 et 2014, "184,4 millions de personnes ont été déplacées en contexte de catastrophes, soit une moyenne de 26,4 millions de personnes nouvellement déplacées chaque année. Ce chiffre pourrait atteindre les 200 millions en 2050". "Sur cette moyenne annuelle de 26,4 millions de personnes déplacées, 22,5 millions migrent en raison d'aléas liés à la météorologie et au climat. Les autres le font à la suite de l'élévation du niveau des mers, de la désertification et de la dégradation environnementale", précise l'AFP.
Et c'est sans compter, les morts que provoquent ces catastrophes. Selon un rapport de l'ONU publié fin novembre, plus de 600.000 personnes ont péri au cours des 20 dernières années. Cela représente "en moyenne 30.000 vies par an, avec en plus 4,1 milliards de personnes blessées, devenues sans-abri ou ayant eu besoin d'une aide d'urgence", précise l'ONU.
Et comme le souligne Europe 1, " contrairement aux réfugiés politiques par exemple, ces déplacés climatiques n'ont pas de statut officiel". De quoi rendre encore plus difficile leur prise en charge. Un défi de plus pour les dirigeants du monde - pas tous d'accords pour réformer le statuts de réfugiés - mais qui ne sera pas abordé en tant que tel pendant la COP21. Un sujet épineux à la fois.
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