Le Pentagone va développer deux prototypes de machines à détruire les armes chimiques, transportables sur le terrain pour éviter la lourde logistique mise en oeuvre pour la destruction de l'arsenal chimique syrien, a-t-il annoncé mercredi.

Une majorité des 1300 mètres cubes d'armes chimiques remises à la communauté internationale par le régime de Bachar al-Assad avait été neutralisés en 2014 sur un navire de la marine américaine, puis transformés en déchets traités dans différents sites dans le monde.

Les machines voulues par le Pentagone doivent permettre de «détruire sur place les stocks d'armes chimiques» selon un communiqué du Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), la tête chercheuse technologique du ministère de la Défense, qui a accordé les contrats pour la construction des prototypes.

Les agents chimiques doivent être transformés sur le terrain en «produits non dangereux», selon le DARPA.

Par contraste, les méthodes actuelles d'élimination, «comme l'incinération ou l'hydrolyse (...) requièrent des quantités significatives d'eau et créent des déchets dangereux qui demandent un traitement ultérieur», indique le DARPA.

Deux laboratoires différents ont été sélectionnés pour construire des prototypes.

Le laboratoire SRI International, basé à Menlo Park en Californie, s'appuiera sur une «technologie de plasma à haute énergie pour brûler les molécules organiques».

Le laboratoire Southwest Research Institute (SwRI) de San Antonio au Texas, utilisera une technologie déjà «commercialement disponible», qui permet d'utiliser les molécules organiques à détruire comme un carburant pour produire de l'énergie.

Après une attaque chimique qui a tué des centaines de personnes dans la région de la Ghouta orientale, à l'est de Damas, en août 2013, la Syrie avait accepté de déclarer et de remettre son arsenal chimique dans le cadre d'un accord supervisé par l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques).