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Cette nuit en Asie : En Thaïlande, de la prison pour un “like” sur Facebook

La junte thaïlandaise enchaîne les arrestations de personnes qu’elles accusent de vouloir saborder son autorité ou de critiquer la monarchie.

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Par Yann Rousseau, Alain Ruello

Publié le 10 déc. 2015 à 06:53

Très embarrassée par les rumeurs de corruption entourant la très coûteuse construction d’un parc public récemment construit par l’armée, la junte thaïlandaise enchaîne les arrestations de personnes qu’elles accusent de vouloir saborder son autorité ou de critiquer la monarchie. Un jeune ouvrier de 27 ans vient ainsi d’être interpellé après avoir posté, en début de semaine, sur son compte Facebook une infographie accusant des responsables de l’armée, et notamment de Prayut Chan-o-cha, l’homme fort du régime, d’avoir illégalement profité de la construction du parc Rajabhakti, officiellement dédié à la monarchie. L’infographie avait auparavant circulé sur plusieurs sites critiquant le pouvoir militaire.

Pour justifier l’arrestation et l’inculpation du jeune homme, le major General Wicharn Jodtaeng, qui dirige les affaires juridiques du Conseil national pour la paix et le maintien de l’ordre – l’exécutif de la junte -, a indiqué que ses enquêteurs avaient découvert que l’accusé avait également “liker”, début décembre, sur son compte des “images inappropriées” insultant la monarchie et menaçant la sécurité nationale. Ils se retrouve, dès lors, accusé de crime de lèse-majesté, de sédition et de délit informatique. Il risque d’être condamné à plusieurs dizaines d’année de prison par un tribunal militaire, n’autorisant pas de procédure d’appel.

Cette nouvelle affaire fait suite à de nombreuses interpellations, ces derniers jours, d’étudiants ou d’opposants par la junte qui apparaît extrêmement anxieuse. Les militaires avaient pris le pouvoir en mai 2014 pour officiellement protéger la famille royale, mettre fin à la corruption endémique dans le pays et parmi la classe politique ou encore redresser l’économie thaïlandaise. Mais elle a depuis peiné à relancer la croissance et les accusations de corruption liées au chantier du parc ternissent sa légitimité. Après avoir réfuté les accusations de corruption sur ce projet controversé, les dirigeants de l’armée ont laissé le ministère de la Défense annoncer l’ouverture d’une enquête. Mais les médias et les réseaux sociaux se sont offusqués de voir cette enquête confiée au... frère de Prayut Chan-o-cha, qui est également général.

Introductions en bourse : Pékin veut accélérer sa réforme

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Consultation publique en janvier, publication en mars, entrée en service en mai à Shanghai et à Shenzhen : le calendrier de la « très attendue » réforme de la procédure chinoise des introductions en bourse se précise, selon le « Wall Street journal » qui en donne les grandes échéances. Et le gouvernement est visiblement décidé à ne pas attendre, quitte à faire une entorse à la loi, alors même que les mises sur le marché viennent de reprendre.

Actuellement, toute introduction en bourse doit passer par les fourches caudines de la « China Securities Regulatory Commission » (CSRC) - l’équivalent de l’AMF -, qui contrôle à peu près tout aux termes d’un processus très long. La société candidate doit pouvoir afficher trois années de profits de suite. Ces profits ne doivent pas être inférieurs à un certain montant. Elle doit s’astreindre à au moins trois séances d’audit de ses comptes, tandis que le prix d’introduction est plafonné, mais de manière informelle, ce qui le plus souvent s’accompagne d’un bond de l’action dès sa première cotation, rappelle le « South China morning Post ». Tout cela demande beaucoup de temps.

A l’opposé, les procédures américaine ou européenne laissent la main aux sociétés et à leurs banques conseil. Les autorités de contrôle s’assurant que le public a accès à toutes les informations requises par la loi, mais sans juger de leur pertinence. Si tromperie sur la marchandise il y a, les investisseurs peuvent compter sur un système judiciaire indépendant pour demander des comptes, ce qui est loin d’être le cas en Chine.

Contrôle a priori d’un côté, a posteriori de l’autre : décidé à laisser les marchés jouer un rôle plus important dans son système financier, Pékin incline pour une réforme à tendance libérale à l’occidentale, mais tout cela se fait attendre. Apparue sur le devant de la scène en 2008, cette réforme est ressortie au Congrès du Parti communiste de 2013, et le krach boursier de cet été n’a rien arrangé. La procédure législative chinoise nécessite normalement un délai de deux ans avant qu’elle puisse entrer en vigueur, mais le gouvernement va demander une dérogation au parlement pour aller plus vite. Les grandes lignes du texte seraient d’ailleurs quasi bouclées.

Banques d’affaires et courtiers peuvent donc espérer de juteux contrats, même si nombre d’observateurs s’attendent à ce que les futures tables de la loi conservent, comme toujours ici, des « caractéristiques chinoises ». En d’autres termes, le pouvoir ne lâchera pas complètement son contrôle. « Le marché doit jouer un rôle plus important, mais tout cela ne se fera pas du jour au lendemain », a bien rappelé la CSRC dans un communiqué.

Et si Toshiba arrêtait les télés, les PC et les frigos ?

Cherchant toujours à rebondir après la révélation d’une grave manipulation de sa comptabilité et la découverte d’importantes pertes, le géant japonais Toshiba envisagerait de se retirer de la totalité des marchés d’électronique grand public, où il ne dégage plus de profit. Ayant déjà laissé entendre qu’il souhaitait se séparer de son activité PC, afin d’éventuellement la fusionner avec les opérations d’autres producteurs nippons eux aussi dans le rouge, le groupe programmerait maintenant la fermeture de ses usines de production de téléviseurs fonctionnant encore à l’étranger, et notamment en Indonésie.

Perdant de l’argent sur ce segment depuis le début des années 2010, Toshiba avait déjà fermé en 2012 ses usines nippones de téléviseurs, qui avaient pourtant fait la gloire de la marque pendant des décennies, notamment avec les modèles Regza. En 1959, Toshiba avait été le premier fabricant du pays à développer un poste couleur. Désormais étouffé par la concurrence chinoise et sud-coréenne, le groupe devrait essayer, selon l’agence Kyodo, de vendre ses lignes d’assemblage indonésiennes ainsi que les parts qu’il détient dans une usine de télés basée en Egypte à d’autres acteurs asiatiques du secteur.

La marque Regza pourrait, elle aussi, être cédée et éventuellement survivre au retrait de Toshiba. Les médias nippons affirment que l’entreprise envisagerait également de se retirer totalement ou partiellement de l’électroménager (réfrigérateurs, micro-ondes ou encore aspirateurs) pour se concentrer essentiellement sur les solutions aux entreprises et collectivités, notamment dans le secteur de l’énergie. Cette transition devrait s’accompagner de plusieurs centaines de pertes d’emplois.

KFC va ouvrir son premier magasin au Tibet

Les poulets KFC prennent de l’altitude. La chaîne de restauration rapide américaine s’apprête à ouvrir son premier magasin au Tibet, rapporte l’agence de presse « Chine nouvelle ». A Lhassa précisément, c’est-à-dire dans la capitale de cette région chinoise autonome, fondée en 1950. « D’ici à la fin de janvier prochain », a précisé Chen Biao, un des responsables du centre commercial choisi pour l’implantation. Les travaux de décoration sont en cours, et le futur « KFC » occupera 540 mètres carrés sur deux étages.

Les tibétains qui le souhaitent pourront donc bientôt comparer la cuisine de KFC à celle des chaînes chinoises déjà présente sur place, comme Dicos. L’ouverture se fera sous franchise pour le géant américain Yum Brands, l’opérateur des marques KFC, Pizza Hut et Taco Bell qui “possède”, déjà, 6.900 magasins en Chine.

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KFC est arrivé en Chine en 1987 et n’a cessé de s’étendre depuis, mais l’implantation au Tibet a pris beaucoup plus de temps que prévu, sans que l’on sache exactement pourquoi. Le Dalaï Lama, figure tutélaire de l’opposition à la main mise de Pékin sur la région, s’y serait d’ailleurs opposé en son temps. L’agence officielle chinoise ne manque d’ailleurs pas de rappeler, chiffres à l’appui, que la région bénéficie, et ses habitants avec, d’une bonne prospérité, signifiant en creux que l’implantation de KFC dans l’Himalaya n’est pas le fruit du hasard. La chaîne américaine envisage d’ailleurs de construire un entrepôt frigorifique à côté de Lhassa.

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