Cuba: la journée des droits de l'homme encore ternie par des arrestations

Une militante des droits de l'homme est arrêtée le 10 décembre 2015 à La Havane
Une militante des droits de l'homme est arrêtée le 10 décembre 2015 à La Havane © AFP - ADALBERTO ROQUE

Temps de lecture : 2 min

Plusieurs dizaines de militants de l'opposition ont été interpellés ou empêchés de quitter leur domicile jeudi à Cuba, comme cela se produit depuis plusieurs années à l'occasion de la journée internationale des droits de l'homme, ont dénoncé des organisations à l'AFP.

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Ces dissidents et sympathisants de l'opposition qui souhaitaient manifester ou se rassembler dans plusieurs villes du pays en ont été empêchés par les forces de l'ordre.

Celles-ci ont procédé à des arrestations - généralement brèves - et ont bloqué la sortie des domiciles de nombreux militants, depuis la veille pour certains d'entre eux.

"Onze militants ont été interpellés aujourd'hui à Guantanamo (est) et six autres à La Havane alors qu'ils tentaient de rejoindre" un point de rassemblement, a dénoncé le dissident Jose Daniel Ferrer, leader de l'Union patriotique de Cuba (Unpacu).

A Camagüey (centre), 23 autres militants de l'Unpacu ont été bloqués dans la maison d'un membre de l'organisation, a-t-il ajouté.

Dans la capitale, au moins une dizaine d'autres militants ont été arrêtés au moment d'arriver à un point de rendez-vous fixé par l'organisation dissidente des Dames en blanc, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Sur Twitter, ce mouvement qui a reçu le prix Sakharov du Parlement européen en 2005 a annoncé l'interpellation de huit militantes, dont son chef de file Berta Soler.

De son côté, la rédaction du portail d'informations indépendant "14ymedio" a dénoncé dans un article la situation de son équipe, empêchée de sortir de son immeuble à La Havane.

Un peu plus tôt, le procureur général de Cuba, Dario Delgado, avait assuré aux médias d'Etat qu'aucun véritable prisonnier politique n'était détenu sur l'île, mais seulement des "dissidents autoproclamés" soutenus par des "organisations contre-révolutionnaires".

Interdite par les autorités et privée d'accès aux médias officiels, la dissidence est considérée par les autorités cubaines comme un groupement de "mercenaires" manipulés par des intérêts étrangers.

Louise Tillotson, enquêtrice de l'organisation Amnesty International pour la zone Caraïbe, s'est déclarée "très préoccupée" face aux évènements de mercredi et jeudi.

Toutefois, a-t-elle souligné "cela n'est pas différent de ce à quoi nous assistons ces dernières années".

"Depuis la moitié de la décennie 1990, on a constaté un changement de stratégie: les militants sont empêchés de sortir de chez eux ou sont détenus de une à 30 heures", notamment pour "trouble à l'ordre public", a-t-elle expliqué.

10/12/2015 22:23:39 - La Havane (AFP) - © 2015 AFP