Michel Platini, le 28 mai 2015 à Zurich lors du Congrès de la Fifa

Michel Platini, le 28 mai 2015, à Zurich, lors du Congrès de la Fifa.

afp.com/FABRICE COFFRINI

Défaite symbolique pour Michel Platini. Le Tribunal arbitra du sport (TAS) a refusé de lever la suspension de 90 jours de toute activité dans le football prononcée par la Fifa à son encontre. Deux conséquences: Michel Platini ne redevient pas président de l'UEFA de plein exercice et il ne pourra pas assister au tirage au sort de l'Euro 2016 samedi à Paris.

Publicité

>> A lire aussi, notre dossier: la Fifa minée par les scandales

""Puisque la commission d'éthique de la Fifa a indiqué vouloir rendre une décision avant la fin de l'année, alors laissons la finir son travail et attendons la décision sur le fond. M. Platini a perdu une manche mais ce n'est pas définitif, a déclaré devant le TAS son secrétaire général Matthieu Reeb. C'est une décision qui a été prise à l'unanimité des juges."

Un décision qui ne porte pas sur le fond

Le TAS estime que "le maintient de la suspension provisoire en cours n'était pas susceptible de causer un dommage irréparable à Michel Platini pour le moment". "Même si la suspension était immédiatement levée, une telle mesure ne donnerait aucune garantie à Michel Platini que la Commission ad hoc de la Fifa validerait sa candidature pour l'élection présidentielle de la Fifa avant le 5 janvier 2016", ajoute-t-il.

Le TAS s'est donc exclusivement penché sur la légitimité de la levée de la suspension et non sur le fond du dossier, ayant reçu de la Commission d'éthique de la Fifa la garantie qu'elle "rendrait sa décision finale sur le fond le 5 janvier 2016 au plus tard". Impossible donc d'y déceler une quelconque tendance du TAS favorable ou non à Platini dans le cas où il serait à nouveau solliciter dans ce dossier.

La Fifa estime sa procédure "validée"

Le TAS ajoute dans sa décision qu'il "a ordonné à la Fifa de ne pas prolonger la suspension provisoire" pour 45 jours, comme le prévoient les textes. "Une telle prolongation constituerait une restriction excessive et injustifiée du droit de Michel Platini d'accéder à la justice, lui causerait un dommage irréparable et ferait basculer la pesée des intérêts en sa faveur", précise-t-il.

"Avec cette décision, la Fifa note que le TAS a validé la procédure de la commission d'éthique indépendante", écrit la Fifa en relayant la décision de cette juridiction sportive suprême. L'avocat de Michel Platini, Thibaud d'Alès, a précisé qu'il "reste confiant sur le fond de l'affaire et sur la solidité de son dossier". Et d'ajouter: "[Il] sait qu'il sera ultimement innocenté".

Platini entendu le 18 décembre par la Fifa

La décision finale concernant l'avenir de Michel Platini dans le football devrait être rendue avant Noël. Le patron de l'UEFA doit se présenter le 18 décembre devant la chambre de jugement de la Commission d'éthique de la Fifa pour défendre son cas. Ce sera quitte ou double: la chambre d'instruction de cette même Commission a requis à son encontre une suspension à vie pour avoir perçu 1,8 million d'euros de la part du président de la Fifa Joseph Blatter en 2011.

>> A lire aussi, notre enquête: quand Platini parle d'argent

Si la décision de la Commission d'éthique lui est défavorable, Platini pourra porter l'affaire devant la Commission des recours de la Fifa. Ce n'est qu'une fois cette voie épuisée que le Français pourra à nouveau saisir le Tribunal arbitral du sport, qui pourra se pencher sur le fond du dossier. Soit autant d'obstacles à une candidature de Michel Platini à la présidence de la Fifa, dont le scrutin est fixé au 26 février.

Publicité