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Une droitisation des esprits qui témoigne de l'influence du FN

L'enquête « Fractures françaises » dépeint une société encline à se réfugier derrière des valeurs qui ne sont pas l'apanage de l'extrême droite, mais dont cette dernière fait son marché.

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Publié le 21 janvier 2014 à 07h02, modifié le 21 janvier 2014 à 15h03

Temps de Lecture 2 min.

A l'université d'été du FN, le 14 septembre à Marseille.

Un Français sur deux (51 % contre 49 %) considère que le Front national est « un parti dangereux pour la démocratie ». La perspective que ce sentiment puisse être minoritaire dans le pays – ce qui est peut-être le cas, compte tenu des marges d'erreur – est l'un des enseignements majeurs de l'enquête d'Ipsos-Steria.

Lire (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés Une société française défiante et repliée sur elle-même

L'entreprise de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen a incontestablement marqué les esprits. Surtout ceux des sympathisants de l'UMP, qui sont de plus en plus nombreux à considérer avec bienveillance l'influence du parti d'extrême droite. 47 % de l'échantillon total juge que le FN est « un parti utile » ; une proportion qui atteint 67 % chez les sympathisants de l'UMP.

Environ un tiers des personnes interrogées estiment qu'il « incarne une alternative politique crédible au niveau national », qu'il « propose des solutions réalistes », et qu'il est « proche de [leurs] préoccupations ». Une proportion qui oscille entre 40 % et 44 % parmi les sympathisants de l'UMP.

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Les réponses à ces questions spécifiques sur l'attitude à l'égard du Front national – qui n'avaient pas été posées l'an dernier – ne sont pas les seules traces, dans cette étude, de l'influence du FN. Loin s'en faut.

DROITISATION DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

« Fractures françaises » livre les pièces éparses d'un puzzle qui, reconstitué sous cet angle, illustre la forte droitisation de notre société, encline à se réfugier derrière des valeurs qui ne sont sans doute pas l'apanage de l'extrême droite, mais dont cette dernière fait son marché. L'ordre et l'autorité, d'abord. 87 % des Français (+ 1 par rapport à janvier 2013) jugent que « l'autorité est une valeur qui est trop souvent critiquée aujourd'hui ».

Le rejet de la mondialisation (61 % considèrent qu'il s'agit d'une « menace »), le repli sur soi et derrière ses frontières (58 % estiment que « la France doit se protéger davantage du monde d'aujourd'hui »), la défiance vis-à-vis de la plupart des institutions démocratiques (en particulier le Parlement, les médias et les partis politiques), ne sont pas pour déplaire au FN.

Lorsque l'Autre, quel qu'il soit – l'immigré, le voisin, l'Europe, le musulman, l'étranger, etc. – en prend pour son grade, l'extrême droite a des raisons d'espérer. Elle trouvera ici matière à se réjouir. 79 % des personnes interrogées jugent qu'« on n'est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ». 66 % (- 4 points, toutefois) estiment qu'« il y a trop d'étrangers en France » ; 62 % qu'« on ne se sent plus chez soi comme avant ».

La désespérance sociale, et la colère qu'elle génère, est un autre terreau fertile pour le FN. Il est là en quantité. Tout au long de l'étude, les « invisibles » des milieux populaires, ciblés en priorité par Mme Le Pen, disent leur malaise, leur défiance et leur rejet du « système ». La présidente du FN peut se féliciter d'avoir été entendue.

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