Jeudi 10 décembre, neufs personnes ont été condamnées à Amsterdam dans ce qui restera comme le procès le plus important depuis 14 ans contre des djihadistes au Pays-Bas. Trois hommes ont écopé de six ans de réclusion. Deux d’entre eux se trouvent encore en Syrie. Ils étaient jugés “pour avoir tenté de recruter de jeunes Néerlandais dans le but de rejoindre le djihad armé en Syrie”. Le journal précise “qu’avec ces condamnations, le noyau djihadiste aux Pays-Bas semble avoir été démantelé”.

“Liberté d’expression”

En ce qui concerne les autres personnes qui ont comparu devant le tribunal d’Amsterdam, leurs peines varient de sept jours à trois ans de prison. “Selon le tribunal, six des personnes concernées faisaient partie d’une organisation terroriste”rajoute De Volkskrant. Le quotidient rappelle que, de son côté, “la défense a martelé sans relâche que les accusés opéraient en toute légalité, évoquant notamment la liberté d’expression et la liberté de religion”.

Les peines de six ans ont été infligées à Azzedine C. - le meneur du groupe -, d’Anis Z. et d’Hatim R., condamnés aussi “pour être partis en Syrie ainsi que pour leur participation à la lutte armée – bien que ce qu’ils ont exactement fait en Syrie n’est pas sûr à cent pour cent”, commente Trouw.

Selon le quotidien Reformatorisch Dagblad, une seule personne est partie en Syrie après y avoir été incitée par l’un des accusés.

Le juge a imposé “des peines lourdes – si l’on tient compte du fait que les accusés n’ont tué personne, qu’ils ne disposaient d’aucune arme et qu’il n’ont pas appelé à commettre des attentats (à l’exception de Hatim R., qui depuis la Syrie menaçait d’en commettre un)”, estime De Volkskrant. Le journal cite un porte-parole du ministère public qui note que “[les attentats de] Paris prouvent que nous avons eu raison d’imposer des peines, même s’il ne s’agit que de recrutement [pour le djihad]”.

Tendance européenne

De Volkskrant cite aussi un juriste qui rappelle “qu’influencer, convaincre et faire mûrir les esprits dans le but de recruter des personnes pour une armée étrangère ou une lutte armée sans l’autorisation du Roi” est interdit par l’article 205 du code pénal néerlandais. C’est néanmoins la première fois que cet article est appliqué aux Pays-Bas. “Le pays semble ainsi suivre la tendance européenne : au Royaume-uni, en Belgique et en France d’autres suspects de terrorisme ont également reçu des peines lourdes”, rappelle le journal.