Valls : "Rien ne me détournera de mon cap"
INTERVIEW - Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, s’est expliqué samedi après-midi depuis son bureau de la place Beauvau. Extrait de l'interview parue dans Le Journal du Dimanche.
En affirmant à chaud qu’"aucune faute n’avait été commise", n’avez-vous pas sous-estimé l’émotion suscitée par l’arrestation de Leonarda?
Non, j’ai assumé mes responsabilités de ministre. Le rapport de l’Inspection générale le démontre, il n’y a pas eu de faute ni du préfet, ni de l’administration, ni des forces de l’ordre. Face à la polémique, il fallait faire œuvre de clarté, c’est pourquoi j’ai demandé un rapport à l’Inspection générale de l’administration. Au final, il n’y a pas eu de faute dans l’appréciation de la situation administrative des intéressés dont la demande d’asile a été rejetée à sept reprises, et contenait des documents frauduleux. Pas de faute non plus dans l’appréciation de l’administration préfectorale et l’application de ma circulaire du 28 novembre 2012. La reconduite de la famille était donc justifiée.
N’avez-vous pas été choqué vous aussi en apprenant l’interpellation au cours d’une sortie scolaire?
Je suis sensible à la situation de cette jeune fille. J’entends l’émotion, notamment celle de la jeunesse. Elle fait preuve de générosité, de solidarité à l’égard des plus faibles. C’est légitime. Mais l’émotion ne peut pas être la seule boussole d’une politique. C’est pourquoi, il nous a fallu établir clairement les faits pour que nous puissions, avec le Président, le Premier ministre et le ministre de l’Éducation nationale, prendre la décision qui s’imposait.
Mais comment expliquez-vous ces cinq jours de polémique?
Si chacun avait attendu l’établissement rigoureux des faits, sans mettre en cause à tout-va un ministre, un préfet, une administration, des forces de l’ordre, sans utiliser des mots indécents évoquant d’autres époques… les choses auraient été beaucoup plus claires. Pour le reste, je ne répondrai pas aux attaques stériles. Quand elles viennent de l’opposition, c’est classique. Quand elles viennent de notre propre camp, je le déplore, car cela nous affaiblit collectivement. Rien ne me détournera de mon cap.
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Source: JDD papier
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