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Elections régionales : Claude Bartolone perd l’Ile-de-France mais garderait la présidence de l’Assemblée

Battu par Valérie Pécresse, le président PS de l’Assemblée nationale paie une mauvaise fin de campagne.

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Publié le 14 décembre 2015 à 05h27, modifié le 14 décembre 2015 à 11h38

Temps de Lecture 3 min.

Chez les socialistes franciliens, l’heure n’était pas, dimanche 13 décembre, au mea culpa. « On a perdu parce qu’il y a eu un bon report des voix du Front national vers la droite » : pour Luc Carvounas, directeur de campagne de Claude Bartolone en Ile-de-France, l’enseignement à tirer au soir du second tour des élections régionales était simple.

« Alors qu’on nous donnait largement perdant, on se retrouve dans un mouchoir de 30 000 à 40 000 voix [en fait un peu plus de 60 000] », a souligné le sénateur socialiste du Val-de-Marne en estimant, à l’instar du président des députés socialistes, Bruno Le Roux, qu’« il y a eu un vote utile des électeurs frontistes attirés par le discours extrémiste de la droite ». Soit 4 points pris au candidat FN, Wallerand de Saint Just, passé de 18,41 % à 14,02 %, tandis que Valérie Pécresse est passée elle de 30,51 % à 43,80 %, et Claude Bartolone de 25,19 % à 42,18 %.

Pour l’équipe de ce dernier, il s’agit là d’une remontée plus qu’honorable, qui serait due à un bon report de voix des électeurs écologistes et du Front de gauche. Si la députée des Yvelines a gagné un peu plus de 660 000 voix entre les deux tours, son adversaire socialiste en a lui engrangé près de 775 000 et « la gauche résiste bien en Ile-de-France », a estimé le président sortant de la région, Jean-Paul Huchon. « Triste » de voir rebasculer la région qu’il avait prise à la droite en 1998, M. Huchon n’en a pour autant pas accablé Claude Bartolone, tout comme le reste des socialistes. Du moins pas officiellement.

En privé, un cadre du PS reconnaissait toutefois que la dernière semaine n’avait pas vraiment aidé. D’une part, avec la sortie polémique du candidat socialiste sur la « race blanche » que défendrait selon lui Valérie Pécresse et qui a probablement remobilisé une partie de la droite et démotivé certains électeurs de gauche. D’autre part, avec une autre controverse, passée plus inaperçue, à propos de la venue de Tariq Ramadan à un meeting promu par le parti Ensemble, dont la porte-parole, Clémentine Autain, est candidate sur les listes socialistes d’Ile-de-France. En bref, une ­campagne d’entre-deux-tours plutôt ratée.

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« Y en a marre »

Pourtant, les socialistes rassemblés dimanche soir au local de campagne du quartier Montparnasse (dans le 14arrondissement de Paris) y ont cru pendant longtemps, passant des sourires entendus aux mines défaites en quelques heures. Ce fut d’abord des « C’est bon », glissés discrètement à la presse en début de soirée, puis des échanges de plus en plus tendus, les yeux rivés sur les smartphones. Et, enfin, le silence de mort quand, à la télévision, fut annoncée la victoire de Valérie Pécresse.

Pendant une petite demi-heure encore, l’espoir a subsisté chez certains, s’accrochant à une autre estimation donnant les deux candidats ex æquo. Mais, vers 22 heures, il a fallu se rendre à l’évidence. Alors que l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy terminait son discours de victoire, Claude Bartolone s’est présenté à la presse pour une courte déclaration : le temps de reconnaître sa défaite, d’« adresser [ses] félicitations à Mme Pécresse », de remercier électeurs, militants et partenaires de gauche et de souhaiter « bonne chance » à l’Ile-de-France et à la nouvelle majorité.

Au milieu des journalistes, des militants pour certains en larmes et des élus tout aussi émus, comme le socialiste Jérôme Guedj. « Y en a marre. Chez moi, dans l’Essonne, on a perdu 13 villes aux municipales, puis on a perdu le département et maintenant la région. Il faut que tout le monde se remette en question », a-t-il déploré, la voix brisée. De son côté, l’écologiste Emmanuelle Cosse, qui a fusionné sa liste avec celle de Claude Bartolone entre les deux tours, a parlé d’« état d’urgence démocratique » au niveau national, tout en tempérant la défaite francilienne : « C’est une déception mais nous avions face à nous une candidate qui était en campagne depuis cinq ans. » « Je lui adresse mes félicitations, mais demain je serai au conseil régional pour la combattre », a ajouté la secrétaire nationale d’EELV.

Claude Bartolone devrait quant à lui siéger au conseil régional en tant qu’élu sur la liste de Seine-Saint-Denis. Mais, pour le ­moment, le socialiste restera surtout président de l’Assemblée ­nationale. Dimanche soir, il a confirmé que, comme il l’avait dit pendant la campagne, il remettrait son mandat de président « à la disposition de Bruno Le Roux ». « Il déterminera si les députés PS, dont ma légitimité est issue, souhaitent que je poursuive la responsabilité qu’ils m’ont ­confiée », a-t-il précisé. Mais, à en croire M. Le Roux, « il n’y aura pas de débat » : « Claude viendra mardi à la réunion de groupe et la façon dont il sera accueilli montrera qu’il n’y a aucun doute sur la réponse des socialistes. » ­Retour à la case départ, comme si de rien n’était.

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