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Régionales : comment Bertrand et Estrosi s’engagent à tenir compte des voix de gauche

Les deux candidats de droite élus face au FN avec l’aide des voix de gauche, veulent mettre en place des instances de consultation des élus locaux.

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Publié le 14 décembre 2015 à 18h27, modifié le 15 décembre 2015 à 06h40

Temps de Lecture 3 min.

Christian Estrosi et Xavier Bertrand ont pris des engagements pour prendre en compte les voix de gauche qui leur ont permis de l'emporter face au FN au second tour des régionales.

Situation inédite en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur : ces six prochaines années, aucun élu de gauche ne siégera dans les deux conseils régionaux. Ces assemblées exclusivement composées de conseillers de droite et du FN sont la conséquence du désistement au premier tour des candidats socialistes, Pierre de Saintignon et Christophe Castaner, pour faire barrage à l’extrême droite.

Pour autant, les candidats de droite qui ont emporté l’élection dans ces deux régions, Xavier Bertrand et Christian Estrosi, se sont engagés à prendre en compte les électeurs socialistes qui ont voté pour eux au second tour

  • Nord-Pas-de-Calais-Picardie : des réunions trimestrielles de tous les parlementaires de la région

Dans son allocution de victoire, dimanche soir, Xavier Bertrand a remercié, entre autres, « les électeurs de gauche qui ont voté pour [sa liste] pour faire rempart » à l’extrême droite. Mais comment tenir compte de leur vote dans la future assemblée ? Dans les faits, le candidat de droite entend réunir, tous les trois mois, tous les parlementaires de sa région « pour parler des grands sujets sans esprit partisan », a expliqué son directeur de campagne, Gérald Darmanin, sur France Bleu Nord. Tous ces élus seront ainsi « évidemment associés » et le PS « s’il a de bonnes idées, bien sûr travaillera avec le conseil régional ».

Sur les 78 parlementaires (députés et sénateurs) que compte la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, 38 sont socialistes ou apparentés (PS, PRG, MRC), huit gauche de la gauche (PCF, PG ou FG), deux EELV. Dans le détail :

Familles politiques des parlementaires en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Le socialiste Pierre de Saintignon, qui s’est retiré de la course électorale après les résultats du premier tour, a simplement déclaré que « tout ce qui peut concerner les habitants de cette région, leur vie et la manière dont on répond à leurs angoisses, leur détresse, [le] mobilisera […] d’une manière ou d’une autre ». M. de Saintignon n’est pas parlementaire.

  • Provence-Alpes-Côte d’Azur : un « conseil territorial » consultatif pour que la gauche puisse s’exprimer

Christian Estrosi, large vainqueur en Provence-Alpes-Côte d’Azur face à Marion Maréchal-Le Pen a remercié dimanche soir « ceux qui malgré les divergences ont participé à ce vaste mouvement de résistance », en l’occurrence les électeurs de gauche.

Après le premier tour et le désistement du candidat socialiste Christophe Castaner pour empêcher le Front national de l’emporter, M. Estrosi a pris trois engagements :

  • Créer un « conseil territorial » pour permettre à « ceux qui ont fait le sacrifice de ne pas être candidats au second tour […] de pouvoir s’exprimer et se prononcer sur la vie de la collectivité ». L’ancien ministre a commencé dès lundi à mettre sur pied cette structure, qui ne sera que consultative. Il doit rencontrer pour ce faire deux anciens présidents du conseil régional, les socialistes Michel Pezet (en poste de 1981 à 1986) et Michel Vauzelle (1998-2015).
  • Réunir « une fois par an une session à laquelle [il conviera] toutes les forces politiques de la région qui auraient pu avoir des élus, et à qui [il donnera] la parole ».
  • Consulter les représentants des différents partis « avant les temps forts de la vie du conseil régional » comme le « budget » ou « les investissements importants [qu’il entend] engager ».
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La gauche reste prudente face à ces annonces. Dimanche soir, Christophe Madrolle, qui était tête de liste dans les Bouches-du-Rhône pour M. Castaner, a expliqué que M. Estrosi lui avait « personnellement écrit » dans l’entre-deux tours pour « prendre des engagements, notamment sur la collaboration méditerranéenne, la sanctuarisation des budgets de la culture ». « Nous surveillerons ces engagements », a-t-il insisté.

« Nous serons les vigies exigeantes du respect des engagements pris par le nouveau président de région, a abondé M. Castaner. M. Estrosi nous trouvera sur son chemin chaque fois que nécessaire quand il s’éloignera du pacte républicain. » Le candidat malheureux à la présidence de la région a annoncé dimanche qu’il proposerait début 2016 « la création d’un observatoire régional composé d’élus sortants, de candidats présents sur les différentes listes départementales, de représentants des partis de toute la gauche et des forces vives de notre région ».

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