L'UMP demande à Hollande d'«arrêter d'emmerder les entreprises»

L'UMP demande à Hollande d'«arrêter d'emmerder les entreprises»

    «Il faut vraiment arrêter d'emmerder les Français et les entreprises». Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a sommé ce mardi le président de se concentrer sur les baisses de charges et non sur les contreparties demandées aux entreprises, dans le cadre du pacte de responsabilité présenté par le chef de l'Etat lors de ses voeux aux forces économiques. Moins sévère, l'UDI a demandé au gouvernement d'accélérer le calendrier. Le PS s'est de son côté félicité de la politique «pleinement de gauche» menée par l'exécutif tandis que l'extrême-gauche s'est, sans surprise, insurgée contre une politique jugée trop pro-entreprises.

    Le PS derrière le chef de l'Etat

    Les députés socialistes considèrent que la politique d'aide aux entreprises de François Hollande est «pleinement une politique de gauche», a déclaré Thierry Mandon, un de leurs porte-parole. Comme lors de sa conférence de presse du 14 janvier, François Hollande a «su montrer comment la compétitivité économique, la plus grande efficacité rejoignait l'intérêt des salariés du pays», a dit le député de l'Essonne, lors d'un point de presse. «On n'a jamais vu un chômeur trouver un travail dans une entreprise qui perd des marchés, jamais vu un salarié se porter bien quand son entreprise se porte mal», a-t-il lancé.

    Par ailleurs, les députés socialistes prendront des initiatives «d'ici la fin de l'année» sur la réforme de l'organisation territoriale «si les blocages persistaient», a ajouté Thierry Mandon. «Nous pensons, comme le président de la République et le gouvernement, que ce mouvement de réforme est indispensable. L'organisation des collectivités aujourd'hui est illisible, elle est redondante dans beaucoup de domaines, donc coûteuse, et parfois même elle est archaïque», a-t-il dit.

    Le Front de gauche veut des «contreparties», le PC voit rouge

    Les députés Front de Gauche s'abstiendront ou voteront contre la confiance au gouvernement sur le pacte de responsabilité, mais ne voteront pas une motion de censure de la droite, a réagi leur chef de file André Chassaigne. Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, avait déclaré dimanche que «le groupe Front de gauche voterait contre la confiance». Mais André Chassaigne a dénoncé un «emballement» du député européen, «avant même qu'on en ait discuté au sein de notre groupe». La «difficulté» pour déterminer le vote exact des députés Front de Gauche est que la manière dont le gouvernement engagera sa confiance n'est pas connue, a-t-il expliqué. Sur le «pacte de responsabilité» annoncé par Hollande, «la politique de l'offre consistant à donner davantage aux entreprises n'est pas notre orientation», a réaffirmé l'élu du Puy-de-Dôme. «Nous attendons de voir s'il y aura de véritables contreparties.»

    Le PCF a de son côté accusé le président François Hollande de n'avoir «qu'un partenaire, le Medef». «Les grands perdants de ces annonces sont, une fois encore, les salariés qui vont payer le hold-up patronal sur la solidarité nationale», déplore dans un communiqué Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste. Sur les contreparties, le président «a noyé le poisson» accuse Olivier Dartigolles : «Toujours aucun objectif chiffré, notamment en terme de création d'emplois. L'observatoire des contreparties est mort-né. Il est devenu l'observatoire du néant»

    Pour l'UMP, Hollande «est en perte de crédibilité totale»

    Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a, lui;, demandé d'«arrêter d'emmerder les entreprises», après les demandes de François Hollande de contreparties «mesurables» aux allègements promis de cotisations sociales. «Il faut vraiment arrêter d'emmerder les Français et les entreprises», a lancé le député-maire de Provins (Seine-et-Marne) pour qui le président «se préoccupe des contraintes avant de dire clairement quelles sont les baisses de dépenses, quelles sont les baisses de charges». François Hollande doit «d'abord se concentrer sur ce sujet», d'autant «qu'il est en perte de crédibilité totale» sur le budget de l'Etat.

    Pour l'UDI, la conférence économique et sociale au printemps annoncée par François Hollande pour arrêter les termes du pacte de responsabilité est trop tardive face à l'urgence «absolue». «L'urgence, ce n'est pas dans deux mois, attendre, c'est perdre de la compétitivité», a déclaré le porte-parole de l'UDI Philippe Vigier. L'UDI réaffirme «qu'il faut baisser massivement les charges des entreprises». «Si François Hollande change de pied et prend le chemin que nous avons tracé, nous serons là. La situation est trop grave pour une posture politicienne», a assuré l'élu d'Eure-et-Loir.

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