“Avec les immigrés, usez de la force.” La citation n’est pas précisément celle-là, admet Il Tempo, mais l’idée est la même. “Et elle ne provient pas d’un dangereux leader fasciste et xénophobe, mais de l’Union européenne, qui insiste pour que l’Italie en fasse plus pour combattre le phénomène de l’immigration clandestine qui arrive à nos côtes.”

Furieux de voir l’UE se permettre de faire la leçon à l’Italie, après l’avoir si peu soutenue face aux afflux massifs de migrants, le journal de Rome dénonce le “diktat schizophrène de l’UE et rappelle les derniers événements. Jeudi 10 novembre, l’UE ouvrait une procédure d’infraction à l’encontre de l’Italie qui ne relève pas systématiquement les empreintes des migrants qui débarquent sur son sol – mesure dénoncée comme “injuste et déraisonnable” par le ministre de l’Intérieur.

Puis, en ce début de semaine, Bruxelles assène “un nouveau coup” : un bilan, sous la forme d’un document d’une dizaine de page. On y lit que l’Italie doit imposer le relevé des empreintes digitales, par la force s’il le faut, afin de parvenir à un taux de 100 % de relevés effectués. Et qu’elle doit accélérer l’installation des hotspots en Sicile et dans le sud de la Botte – dont un seul, sur les six prévus, est opérationnel. Ces centres doivent permettre l’identification des migrants, le “tri” entre candidats à l’asile et migrants économiques, et ensuite la répartition des premiers vers un pays de l’UE, sur la base des quotas, et le rapatriement des seconds. Mais ils se heurtent régulièrement au refus de migrants de se laisser identifier et assigner une destination. 

Un problème signalé par l’Italie elle-même, note L’Avvenire. Mais le texte parle aussi des “mesures législatives” que doit prendre l’Italie afin de fournir un cadre légal à l’activité des hotspots, et de la possibilité de “retenir plus longuement les migrants qui opposent une résistance”. Or cette mesure, souligne le journal catholique, “exigerait des centres de détention, dont l’Italie rechigne à se doter”.

Enfin, le commissaire européen à l’Immigration, Dimitris Avramopoulos, a aussi annoncé le projet de création d’un corps de gardes-frontières européen. Il supplanterait l’agence Frontex, qui assurait une coordination des forces des différents pays.