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2,2 millions d’emplois recréés dans la zone euro depuis 2013

L’Espagne et l’Allemagne ont été les locomotives. Mais le niveau de l’emploi reste inférieur à celui de 2008.

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Par Jean-Philippe Lacour

Publié le 15 déc. 2015 à 20:12

Embellie sur le marché du travail en Europe depuis plus de deux ans, mais il existe toujours un déficit de quelque 3 millions d’emplois non retrouvés depuis la crise de 2008.

Le nombre de personnes ayant un emploi a augmenté de 0,3 % dans la zone euro au troisième trimestre 2015, selon Eurostat. Ce chiffre, publié mardi, vient confirmer l’embellie sur le marché du travail en Europe depuis plus de deux ans. Après que 5,5 millions d’emplois ont été supprimés entre 2008 et 2013, la tendance positive entamée depuis a permis la création nette de 2,2 millions d’emplois à fin juin 2015, a analysé la Banque centrale européenne (BCE) dans son dernier bulletin mensuel.

3 millions d’emplois non retrouvés depuis la crise

Malgré ce rebond, il y a encore un déficit de quelque 3 millions d’emplois non retrouvés depuis la crise. Une situation bien différente de celle des Etats-Unis : si 8 millions de postes ont été perdus après la faillite de Lehman Brothers en 2008, 10 millions d’emplois ont été créés depuis, et le niveau de l’emploi est de 2 % supérieur à celui d’avant-crise. Il faudra attendre 2018 pour retrouver le niveau d’emploi ante-crise dans la zone euro, à condition que le rythme actuel de créations d’emplois net se maintienne, soit une progression moyenne de 0,2 % à chaque trimestre, estime la BCE.

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L’effet des réformes du droit du ­travail

Entre 2013 et juin 2015, deux grandes économies aux profils bien différents ont contribué pour près des deux tiers aux créations d’emplois nettes. L’Espagne en tête (724.000 créations d’emploi) devant l’Allemagne (592.000). L’effet des réformes du droit du ­travail s’est particulièrement fait ressentir en Espagne, de même que dans d’autres pays en crise, l’Irlande, la Grèce et le Portugal. Dans le même temps, l’emploi a seulement progressé de 190.000 personnes en France et de 127.000 en Italie.

Si l’Allemagne compte désormais 5 % d’emplois de plus aujourd’hui qu’en 2008, l’Espagne affiche, malgré sa forte progression, un niveau encore inférieur de 15 % par rapport à l’avant-crise. La France se retrouve légèrement au-dessus, ce que la BCE met en grande partie sur le compte des créations d’emplois dans le secteur public. A 190.000, leur nombre est équivalent à celui du total des créations d’emplois nettes.

Secteurs à faible productivité

D’une façon générale, les emplois sont créés en plus grand nombre dans des secteurs à faible productivité – services aux entreprises, commerce, transport et emplois publics – que dans les secteurs industriels. Cela offre peu de chances de voir le rythme de productivité rebondir en Europe, note la BCE.

Par ailleurs, si les créations d’emplois à durée déterminée et indéterminée s’équilibrent à peu près au vu de l’ensemble de la zone euro, une forte hétérogénéité est observée entre pays. Les emplois permanents dominent largement en Allemagne, quand ils ne représentent que 30 % des emplois créés en France et en Espagne. Le tableau est aussi différencié au regard de la durée du travail : un emploi sur deux seulement créés en Allemagne l’est à temps complet, contre 57 % en France et 93 % en Espagne. La France se distingue par ailleurs dans le lot avec un pourcentage plus élevé (15 %) de jobs autocréés, lié au succès du statut d’autoentrepreneur.

L’évolution du chômage en zone euro n’a pas pour autant connu de grande amélioration, en demeurant supérieur à 10 %. Cela est le fait d’entrées massives d’actifs sur le marché du travail, qui ne trouvent pas d’emploi.

Jean-Philippe Lacour (Correspondant à Francfort)

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