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Les atrocités de Bachar Al-Assad passées sous silence en Russie

Aucun média pro-Kremlin ne s’est rendu, mercredi, à la présentation du rapport de Human Rights Watch à Moscou sur les exactions commises par le régime syrien.

Par  (Moscou, correspondante)

Publié le 16 décembre 2015 à 17h52, modifié le 17 décembre 2015 à 10h01

Temps de Lecture 2 min.

Le président syrien, Bachar Al-Assad, et son homologue russe, Vladimir Poutine, le 20 octobre 2015 à Moscou.

Organisée à dessein à Moscou, la présentation, mercredi 16 décembre, du rapport de Human Rights Watch (HRW) sur les terribles exactions commises dans les geôles du régime syrien sur des prisonniers, restera confidentielle en Russie. Aucune télévision d’Etat, aucun média pro-Kremlin ne s’est déplacé. Une seule agence, Interfax, était présente. Parmi la douzaine de journalistes qui avaient pris place dans la salle, une moitié représentait les derniers médias indépendants russes – le quotidien économique Vedomosti, le journal Novaïa Gazeta – l’autre moitié était composée de correspondants étrangers. La consigne était claire : pas question de traiter ce sujet sensible alors que la Russie, engagée dans une opération militaire en Syrie, reste l’alliée indéfectible de son président, Bachar Al-Assad.

Nadim Houry, directeur adjoint de HRW pour le Proche-Orient, qui a exposé sans se décontenancer les preuves de ces atrocités, diaporama à l’appui, a néanmoins été reçu, le matin même, par des responsables du département du Proche-Orient au ministère des affaires étrangères.

« Nous leur avons montré les photos, nous leur avons dit : “Lisez ce rapport, s’il vous plaît, et regardez les preuves, ces preuves sont sordides” »

La discussion, « libre », s’est déroulée… en arabe. « Nous leur avons montré les photos, nous leur avons dit : “Lisez ce rapport, s’il vous plaît, et regardez les preuves, ces preuves sont sordides », a-t-il souligné. « Nous avons insisté en particulier sur l’accès dans les lieux de détention en Syrie d’observateurs internationaux, complète en aparté Tania Lokchina, responsable de la branche russe de l’organisation internationale des droits de l’homme. Ils nous ont écoutés, et souhaité poursuivre la conversation. La Russie est un acteur-clé qui peut faire la différence, et nous avons fait tout notre possible pour les engager dans cette voie. »

« Les frappes russes ont bien visé des civils »

Au même moment, tandis que Sergueï Choïgou, le ministre de la défense russe, présentait à huis clos devant le Parlement un bilan de l’intervention militaire russe commencée le 30 septembre, les agences continuaient à inonder leurs réseaux, comme elles le font quotidiennement, de chiffres sur les raids aériens menés et les cibles visées – « 59 sorties dans les dernières vingt-quatre heures, 212 combattants armés éliminés… ».

Ces frappes, souvent critiquées quant à leur objectif réel, n’ont pas figuré au menu des discussions entre HRW et ses interlocuteurs officiels – « même si nous avons des documents selon lesquels les frappes russes ont bien visé des civils », a précisé M. Houry.

Tout comme la veille, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, avait évité de parler du sort de Bachar Al-Assad au cours de ses entretiens-marathons avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, puis avec le président Vladimir Poutine, HRW a préféré éviter les sujets de crispation en espérant que son exposé à charge contre le régime syrien fera bouger les lignes russes.

Les négociations sur un règlement politique syrien doivent se poursuivre au niveau ministériel vendredi 18 décembre à New York, dans le cadre du groupe de soutien international constitué à Vienne le 14 novembre. Cette réunion sera, dit-on, déterminante pour tenter de trouver un accord sur la liste des opposants syriens appelés à faire partie des négociations afin de former un gouvernement de transition. Mais, pour l’heure, Moscou ne cède rien sur « l’allié Bachar ». En fin de journée mercredi, Interfax n’avait encore publié aucun compte rendu du rapport de HRW.

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