Par Julien Duby et Laurent Zègre
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Une bagarre a éclaté jeudi dernier à l’entraînement où Raphaël Lakafia s’est fracturé la main. L’ambiance est restée houleuse ensuite

R aphaël Lakafia s’est fracturé la main à l’entraînement jeudi dernier. Le troisième ligne du Biarritz Olympique n’a pas joué samedi en Challenge européen et ne devrait pas retrouver les terrains avant quatre à six semaines. Cette blessure était passée relativement inaperçue et le club s’est contenté de la signaler au milieu de sa rubrique infirmerie, hier sur son site Internet.

Mais cette communication minimaliste autour de la blessure sérieuse d’un joueur cadre de l’effectif cachait en réalité une séance d’entraînement particulièrement houleuse . Lors d’une opposition sur le terrain du « Polo », à l’hippodrome des fleurs, un petit regroupement a, comme cela arrive parfois, tourné à l’accrochage .

Raphaël Lakafia, pris un peu fort par Imanol Harinordoquy et Fabien Barcella , a peiné à se dégager. Il s’est alors débattu, agacé, jusqu’à prendre un coup de poing d’Imanol Harinordoquy . La réplique n’a pas tardé. Et de simple accrochage entre deux joueurs internationaux (!), la scène s’est alors transformée en début de bagarre générale . Les uns voulant séparer, d’autres voulant protéger un copain, jusqu’à se menacer les uns les autres , dans un genre d’affrontement jeunes contre anciens.

  • Silence radio

Hier, les deux principaux acteurs présumés de cette altercation ont minimisé la chose , quand ils ne l’ont pas, tout simplement, démentie . « Il y a eu petit accrochage, mais rien de méchant », s’est d’abord défendu Imanol Harinordoquy. « Je n’ai rien à dire d’autre, étant donné qu ’il n’y a rien eu », a-t-il confirmé dans la soirée par SMS. « Je me suis fait marcher sur la main dans un regroupement. Elle est fracturée, voilà… J’en ai pour au moins quatre semaines », s’est contenté de résumer Raphaël Lakafia.

Cette bagarre pourrait n’être qu’un petit incident de parcours dans une saison. Les entraînements sous tension existent dans tous les clubs, toutes les disciplines. Mais celle-ci est intervenue dans un club englué dans une vraie crise sportive qui va selon toute vraisemblance le conduire en Pro D2 .

Cela ne s’est d’ailleurs pas arrêté là. Dimitri Yachvili, en leader , a bien tenté de ramener un semblant de calme et de crever l’abcès aussitôt. Mais en dirigeant ses reproches vers le manager et entraîneur des avants Laurent Rodriguez , coupable à ses yeux de n’être pas assez présent, il s’est alors attiré les foudres de ce dernier . Un règlement de compte en bonne et due forme. Les mots échangés pourraient laisser des traces qui seront difficiles à effacer.

  • Yachvili allume Rodriguez

Hier soir, Dimitri Yachvili a refusé de commenter ces événements. « J’ai certes essayé de ramener le calme. Pour le reste, je n’ai rien à dire. » Quant à Laurent Rodriguez, passablement énervé, il n’a pas lui non plus souhaité confirmer ou infirmer ce qui s’était passé. « Je manage un groupe , et ce qui se passe aux entraînements ne regarde pas la presse. »

Cette ambiance particulièrement délétère peut-elle déboucher sur une révolte, samedi, à Aguilera, lors de la réception d’Oyonnax, le premier non-relégable ? Voilà sans doute le seul espoir qu’il reste au président Serge Blanco (qui n’a pas répondu à nos sollicitations hier) pour envisager un miracle. Oyonnax pointe 16 points devant le BO. Une simple victoire à 4 points pourrait ramener le club basque à 12 points et entretenir un semblant de flamme. Samedi dernier, en Challenge européen face à Sale (défaite 7-9), les Biarrots ont d’ailleurs livré une partie pleine de vaillance .

Mais en rugby, il faut aussi de la solidarité pour gagner des matches. Celle-ci peut-elle revenir dans un club où un exode massif de joueurs est déjà en vue ? Faudrait-il encore qu’elle ait réellement existé cette saison…