Un juge brésilien a ordonné aux opérateurs de bloquer l’utilisation de WhatsApp, accusé de nuire à leurs affaires en proposant des appels téléphoniques gratuits.

L’avenir de WhatsApp s’assombrit au Brésil. L’application de messagerie instantanée, qui offre la possibilité de passer des appels téléphoniques gratuits en les faisant transiter par le réseau WiFi, vient de faire l’objet d’un jugement radical. Le quotidien brésilien Folha de S.Paulo, cité par Reuters, rapporte en effet qu’un magistrat a ordonné aux opérateurs de télécommunications locaux de bloquer l’accès à WhatsApp.

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La raison ? WhatsApp concurrence très durement les opérateurs traditionnels en offrant la possibilité aux Brésiliens de passer des coups de fil sans débourser le moindre centime, grâce à la voix sur IP (VoIP). Du coup, le secteur de la téléphonie s’est alarmé pour l’avenir de ses affaires, faute de parvenir à rivaliser avec l’application contrôlée par Facebook. Il s’est donc orienté vers la justice et le gouvernement.

La décision rendue par un juge de Sao Paulo, et qui impose la mise en place du blocage d’ici vendredi, constitue la première vraie victoire des opérateurs. Déjà cet été, ces derniers ont fait pression sur le gouvernement pour le persuader que l’application est illicite. Les opérateurs s’alarment en effet de certains effets économiques potentiels : à quoi bon payer un forfait mobile s’il est possible de passer des coups de fil via WiFi ?

Un problème qui va au-delà de WhatsApp

Pour The Verge, cette décision de justice pourrait préfigurer un changement plus profond au Brésil. Au cours du printemps 2014, les députés ont adopté le texte de loi baptisé Marco Civil da Internet, qui affirme une série de droits et de principes pour le développement d’Internet. Or, l’équilibre politique dans le pays a changé depuis : le camp des conservateurs est majoritaire et un ancien lobbyiste des télécoms est aux manettes.

Parmi les propositions de loi envisagées au Brésil figure, selon Techcrunch, la possibilité pour l’exécutif de censurer les réseaux sociaux et d’exiger de Facebook et Twitter qu’ils retirent des contenus certains contenus et indiquent qui les a publiés au départ. Il est aussi question que les Brésiliens renseignent certaines données (numéro fiscal, adresse, numéro de téléphone) avant de pouvoir utiliser des applications ou gérer des sites web.

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