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Les données personnelles, l'or noir du XXIe siècle

Les données personnelles sur Internet sont un enjeu crucial pour les citoyens et les entreprises. Des sociétés de courtage en ont déjà fait un business florissant et opaque.

Bruna Basini , Mis à jour le
A Londres jusqu'au 28 février, les Embankment Galleries présentent Big Bang Data, une exposition sur l'explosion de data au XXIe siècle, qui est radicalement en train de changer nos vies.
A Londres jusqu'au 28 février, les Embankment Galleries présentent Big Bang Data, une exposition sur l'explosion de data au XXIe siècle, qui est radicalement en train de changer nos vies. © Sipa

Ils savent que vous êtes accro aux chaussures de luxe et que vous avez du mal à boucler vos fins de mois. Ou que vous regardez des séries américaines et fréquentez les sites de rencontre en fin de semaine. Eux, ce sont les "data brokers", les courtiers en données. Une profession qui prospère dans l'ombre grâce à ses algorithmes de profilage capables de détecter les intentions et les habitudes de consommation les plus fines. Le mode opératoire? Agréger des données publiques ou non (listes électorales, données hospitalières anonymes, dossiers de prêt…), des informations contenues dans de banales cartes de fidélité et des traces laissées en ligne via les réseaux sociaux, les applications, les cookies… Ces courtiers les achètent ou pas, les croisent puis les revendent à des marques, des banques, des sociétés d'assurances pour cibler des clients, ou encore des partis politiques pour affiner des messages électoraux.

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Une industrie trustée par les Anglo-Saxons

Aux États-Unis , la Federal Trade Commission (FTC), le gendarme du Net outre-Atlantique, a enquêté sur les pratiques de neuf grands brokers du numérique, des entreprises inconnues du grand public. Le plus grand d'entre eux, l'américain Acxiom, détient, à lui seul, les données détaillées de 700 millions de personnes dans le monde. Ses compatriotes Epsilon, Equifax ou le britannique Experian, ne sont pas en reste. Dès mai 2014, la FTC, relayée par une commission d'enquête du Sénat, réclamait une loi pour apporter de la transparence à une industrie qui va générer 24,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2016, selon le cabinet Gartner. Et cela sans que les consommateurs soient conscients de l'usage – pas toujours licite – qu'elle fait de leurs données. Exemple : les "permacookies" imaginés par l'opérateur télécoms Verizon pour traquer sans autorisation formelle l'ensemble de la navigation sur son réseau.

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En France, les courtiers en données s'appellent Generix, Erdil, Bealder, Alkemics, MFG Labs. La plupart sont des jeunes pousses mais revendiquent des clients comme Orange, Groupama, La Grande Récré, Darty, Auchan ou LCL. Toutes se défendent de franchir la ligne jaune tracée par la Cnil en France et assurent respecter le principe du consentement "libre, spécifique et informé" de l'utilisateur à l'exploitation de ses données. Souvent via une case à cocher au bout de longues conditions d'utilisation rarement lues…

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Source: JDD papier

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