Attentats-suicides : l'Afrique de l'Ouest veut interdire le voile intégral

Attentats-suicides : l'Afrique de l'Ouest veut interdire le voile intégral

    C'est serait une mesure sans précédent dans cette région qui compte de nombreux pays à majorité musulmane. Les chefs d'Etat et de gouvernements de la Cédéao, la communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest, se sont entendus pour recommander jeudi l'interdiction du voile islamique intégral face à la multiplication des attaques de femmes kamikazes.

    Réunis en sommet à Abuja, la capitale du Nigeria, les chefs d'Etat et de gouvernement ouest-africains se sont accordés pour prendre «des mesures appropriées visant l'interdiction de tout port vestimentaire rendant difficile l'identification des personnes», selon le communiqué final en français.

    Le Congo-Brazzaville a été le premier pays à interdire le port du voile intégral début mai. Le Tchad l'a interdit sur l'ensemble de son territoire en juin, à la suite d'un double attentat-suicide à N'Djamena, attribué au groupe islamiste nigérian Boko Haram. Le Cameroun et le Niger ont pris des mesures similaires en juillet, dans certaines de leurs régions frappées par des attaques kamikazes.

    Certaines jeunes filles ignoreraient porter des bombes

    Boko Haram, qui mène une insurrection dévastatrice depuis 2009, s'est fait depuis un an et demi une macabre spécialité de ces attentats pour lesquels le groupe islamiste n'hésite pas à recourir à des femmes, des adolescentes et des enfants, qui ignorent parfois porter des explosifs. Les ceintures d'explosifs sont souvent déclenchées à distance, selon une responsable de l'ONU.

    Les attaques de Boko Haram ont touché non seulement le nord du Nigeria, mais aussi les pays voisins, le Tchad, le sud-est du Niger et le nord du Cameroun. Elles visent généralement des lieux publics, marchés, gares routières, mosquées les jours de prières, pour tuer le maximum de victimes civiles.

    «Certains ports vestimentaires qui rendent impossible l'identification des personnes concernées peuvent considérablement gêner la conduite d'actions préventives de préservation de la sécurité des personnes et des biens» notent les 15 dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).