L’affaire est passablement sordide et relèverait de la page fait divers si la victime n’avait été une artiste très en vue à Bombay. Hema Upadhyay et son avocat, Harish Bhambhani, ont été assassinés vendredi 11 décembre. Leurs corps ont été retrouvés le lendemain, enfermés dans des boîtes enroulées de plastique, flottant sur un égout à ciel ouvert du quartier de Kandivali. A ce stade, le “mystère” reste entier, indique The Hindu dans son édition du 18 décembre.

Quatre hommes ont été arrêtés et ont avoué à la police être les auteurs de ce double meurtre. Ils ont raconté qu’Hema Upadhyay, 43 ans, a été tuée pour ne pas avoir payé un artisan qui avait fait un moulage en bronze de l’une de ses sculptures.

Mais, selon le frère de la plasticienne, qui s’est confié à The Hindu, c’est l’ancien mari de celle-ci, l’artiste Chintan Upadhyay, qui est le commanditaire du meurtre. Un litige immobilier qui les oppose depuis leur divorce, survenu en 2010, pourrait avoir joué un rôle dans ce meurtre, suggère le frère d’Hema Upadhyay.

L’identité de l’Inde moderne

Les milieux artistiques indiens sont sous le choc. “Hema Upadhyay était quelqu’un d’admirable, qui s’intéressait en permanence à son environnement”, souligne le site d’information DailyO. Connue pour son travail sur les bidonvilles, elle avait participé l’an dernier à la Biennale de Cochin et avait été exposée en France, à Beaubourg, ainsi qu’à Londres et à Rome.

Element inconnu
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“Ses œuvres témoignaient de l’altération radicale des villes sous l’effet de la mondialisation. rappelle le site ScrollHema Upadhyay façonnait l’identité de l’Inde moderne.” “Sa vie s’est interrompue alors qu’elle était à son apogée, ses amis portent le deuil de l’indépendance d’esprit qu’elle incarnait à travers son art”, estime pour sa part The Economic Times.