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L'aéroport du futur en test à Toussus-le-Noble ?

Le site francilien entame sa reconversion et mise sur l'avion électrique.

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Publié le 16 déc. 2015 à 01:01

2018 : c'est presque demain ! C'est en tout cas la date annoncée par le fabricant Airbus pour la réception des premiers avions E-fan. Cet avion est entièrement électrique. Il a déjà passé avec succès les tests initiaux, notamment la traversée de la Manche, et les premiers avions électriques seront utilisés comme avions école. « En aviation, l'école, c'est ce qui fait le plus de bruit ! L'avion effectue des rotations au-dessus de l'aérodrome et plusieurs décollages-atterrissages », souligne un expert aéronautique. Aéroports de Paris (ADP), gérant de l'aérodrome, a mis à disposition des terrains pour favoriser les expérimentations sur la filière électrique. Une PME effectue notamment des tests sur les batteries et bornes de recharges.

Nombreux parrains

Autres parrains à se pencher au-dessus du berceau de l'aérodrome de l'avenir : la préfecture des Yvelines, l'Etablissement public de Paris-Saclay, la CCI, enfin les élus de Versailles-Grand-Parc et de Saint-Quentin-en-Yvelines. Ils ont en effet rejoint, en septembre 2014, ADP et les industriels (Airbus Safran...) pour faire sortir de terre l'aéroport du futur. C'est une visite de Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, sur le site en juin 2014 qui a joué le rôle d'amorce. Séduite par le projet de reconversion de l'aérodrome, la ministre soutient l'idée et met la pression sur les services de l'Etat. Trois groupes de travail ont été mis en place : le premier sur les nouveaux usages de l'aérodrome (recherche des moyens pour réduire les nuisances); le deuxième sur les questions de formation... Enfin le troisième représente un véritable cluster de l'aviation de demain. Il s'agit notamment d'établir un panorama des innovations technologiques et de repérer les industriels susceptibles de financer les projets. Les réunions se déroulent à un rythme régulier, à la préfecture ou sur le site de Toussus. Un challenge étudiant, financé par Airbus et appelé Aéro-Saclay, travaille sur les nouveaux usages aéroportuaires. Les élèves planchent sur de multiples solutions innovantes et onze équipes ont été sélectionnées.

Berceau de l'aviation

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L'enjeu est de taille pour l'aérodrome qui doit relever le défi des nuisances dans cette zone périurbaine. Une première alerte a été évitée de peu : en 2011, la députée de la circonscription, Valérie Pécresse, avait demandé sa fermeture. Cette dernière n'a pas été accordée, mais les pistes sont désormais interdites de midi à 15 heures les dimanches et jours fériés. Transformer Toussus en aérodrome beaucoup moins bruyant et polluant éloignerait ainsi les menaces ! « C'est un magnifique projet, s'enthousiasme Patrick Charles, le maire de Toussus, très impliqué dans la démarche, Toussus-le-Noble a été l'un des berceaux de l'aviation. Aujourd'hui, c'est la 5e plate-forme aéroportuaire de France avec 120.000 mouvements par an et 400 emplois. Demain, il pourrait devenir le berceau de l'aviation du futur... A terme, nous pourrions aider tous les aéro-clubs à reconvertir leur flotte ! »

Alain Piffaretti

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