Il y a 100 ans, naissait la «môme Piaf»
Mathieu Moulin ne peut mieux résumer la fascination qu’exerce encore aujourd’hui l’interprète de La vie en rose, de L’hymne à l’amour, de La foule, plus de quarante ans après sa disparition.
Ingénieur du son, mais surtout passionné de chanson française, Mathieu Moulin (qui travaille notamment pour Marianne Mélodie à Marquette-lez-Lille) a eu accès à toutes les bandes originales d’Édith Piaf, de 1946 à 1969, pour lesquelles il a réalisé un travail de restauration sonore d’exception.
« Il y a déjà eu de nombreuses rééditions à l’occasion des différentes dates anniversaire d’Édith Piaf. Mais jamais un travail de restauration n’a été réalisé à partir des 78 tours originaux retrouvés chez les collectionneurs ou les bandes magnétiques conservées dans les archives des maisons de disques. C’est donc à partir du son d’origine que nous avons travaillé pour redonner toute sa force et sa clarté à la voix exceptionnelle d’Édith Piaf mais aussi à des orchestrations souvent très riches. »
Le résultat est un magnifique coffret, Édith Piaf, 100e anniversaire , une anthologie de 20 CD remastérisés en haute définition, plus de 350 chansons, 20 heures de musique dont sept concerts légendaires, un magnifique livret réalisé avec le plus grand soin. Un cadeau de Noël idéal pour tous les amoureux de « la môme ».
Piaf avait beau chanter La vie en rose, la sienne n’a jamais ressemblé à un long fleuve tranquille.
Enfant des caniveaux (un père artiste de cirque, une mère chanteuse de rue), la petite Édith Gassion de son vrai nom, a été élevée par sa grand-mère, patronne de maison close en Normandie.
La légende raconte que la petite Édith est sauvée d’une quasi-cécité enfantine grâce aux prières de sa grand-mère. Toute sa vie elle conservera ainsi une grande dévotion.
Parce qu’elle a un physique de moineau, Édith deviendra « Piaf » au début de sa carrière de chanteuse dans les années 1930.
Le reste de sa vie est entré dans la légende. La gloire, les passions amoureuses, les tragédies personnelles (la mort de son grand amour Cerdan), la déchéance physique liée à l’abus de morphine et d’alcool, la mort prématurée à l’âge de 47 ans dans les bras de son dernier amant, le jeune Théo Sarapo.
Reste la voix, unique, celle d’une tragédienne, d’une comédienne, cet Hymne à l’amour digne d’un air d’opéra, ces chansons saisissantes, à fleur de peau, à réécouter, comme jamais on les a entendues.