Pour la troisième fois depuis fin octobre, les grandes puissances se sont réunies afin de tenter d'enrayer le bain de sang en Syrie. Le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité une résolution soutenant un plan de paix en Syrie. Voici ce qu'il faut retenir, point par point, de cette résolution.

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Une rencontre entre le régime et ses opposants

Le Conseil prie tout d'abord le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et son émissaire pour la Syrie, Staffan de Mistura, "de réunir les représentants du gouvernement syrien et de l'opposition". L'objectif, entamer "un processus de transition politique, en visant le début du mois de janvier 2016 pour le début des pourparlers".

Ce texte "envoie un message clair à tous pour dire qu'il est temps de mettre fin aux tueries en Syrie", a affirmé le Secrétaire d'Etat américain, John Kerry.

Un avis qui ne semble pas partagé par une partie de l'opposition au régime de Damas. "Les beaux documents, les belles résolutions ne font pas la paix. Au bout du compte, ce sont les faits qui font la paix", soutient Michel Kilo, opposant historique, exilé en France.

"Un cessez-le-feu sur tout le territoire syrien"

"Il prendra effet "aussitôt que les représentants du gouvernement syrien et de l'opposition auront pris les premières mesures sur la voie d'une transition politique sous les auspices de l'ONU", indique le Conseil de sécurité. En clair, cela signifie "plus de largages de barils d'explosifs, plus de bombardements, plus de tirs ni d'attaques d'un côté comme de l'autre", a explicité John Kerry à la presse après le vote.

Néanmoins, ce cessez-le-feu "ne s'appliquera pas aux actions offensives ou défensives" menées contre le groupe Etat islamique ou le Front al-Nosra. Le Conseil "demande" d'ailleurs aux Etats membres de l'ONU "d'éliminer le sanctuaire qu'ils ont créé sur une grande partie des territoires de la Syrie".

Un gouvernement de transition dans les six mois

C'est "le seul moyen de régler durablement la crise syrienne", soutient le Conseil de Sécurité. "Un processus politique ouvert, conduit par les Syriens, répondant aux aspirations légitimes du peuple syrien et mené dans la perspective de l'application intégrale des dispositions du communiqué de Genève du 30 juin 2012, approuvé dans la résolution 2118 (2013)", indique cette résolution.

Concrètement, elle prévoit "la mise en place d'une autorité de transition dotée des pleins pouvoirs exécutifs, formée sur la base du consentement mutuel et dans des conditions propres à assurer la continuité des institutions de l'Etat".

Des élections dans les 18 mois

Avec l'établissement d'un gouvernement de transition, le Conseil de sécurité espère "la tenue, dans les 18 mois, d'élections libres et régulières". Tous les Syriens, y compris ceux de la diaspora, pourront y participer.

Le sort du président syrien demeure néanmoins le principal obstacle à une sortie de crise, et le projet de résolution ne l'évoque pas. Son maintien au pouvoir était considéré par l'opposition armée et les pays qui la soutiennent comme une fin de non-recevoir. Paris et Washington étaient jusqu'à il y a peu sur cette ligne. Mais depuis la montée en puissance du groupe Etat islamique (EI), devenue leur priorité, les pays occidentaux ont commencé à changer de ton sur la question du dictateur syrien.

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