Nicolas Sarkozy le 8 décembre 2015 à Rochefort, lors d'une réunion électorale.

Nicolas Sarkozy fait l'objet de critiques de plus en plus virulentes jusque dans son propre parti.

Nicolas Sarkozy fait l'objet de critiques de plus en plus virulentes jusque dans son propre parti.

AFP/Xavier Leoty

L'image, qui a tourné en boucle sur les chaînes d'information jeudi a dû irriter Nicolas Sarkozy. François Hollande et Xavier Bertrand se donnant du "Monsieur le président", lors de l'inauguration d'un monument commémorant la fraternisation entre soldats français et allemands de la Grande guerre, dans le Pas-de-Calais.

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Le même jour, Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS qui présentait son projet d'"alliance populaire", lançait un appel en faveur d'un "bloc républicain" allant des centristes de droite aux socialistes, dont son parti serait le pivot. Il faut "sortir du climat de guerre civile entre politiques", lui a fait écho Xavier Bertrand. Lundi soir, en annonçant qu'il se retirait de la course à la primaire (où les sondages le plaçaient entre 1 et 2% d'intentions de vote), il avait dénoncé le "spectacle" donnée par sa famille politique après les régionales. "Mais mon Dieu ! Qu'ils se réveillent ou alors on va vers une catastrophe politique !", a-il averti.

Quant à l'autre président régional Les Républicains à devoir sa victoire à l'apport des voix de gauche, Christian Estrosi (Provence-Alpes-Côte-d'Azur), à la réputation très droitière et honni par la gauche, il semble avoir changé son fusil d'épaule. "Nicolas Sarkozy est un ami, je le respecte. Mais contrairement à lui, je ne pense pas que nous, élus Républicains, devions tenir un discours toujours plus à droite. Plus on va à droite, plus on fait monter le FN", a déclaré ce fidèle de l'ancien chef de l'Etat.

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"Bertrand et Estrosi, il va falloir qu'ils dessoûlent"

"Bertrand et Estrosi, il va falloir qu'ils dessoûlent", a lâché le président des Républicains devant des proches. Alors même que la droite alliée au centre a remporté sept régions sur treize, contre cinq à la gauche, l'ex-chef de l'Etat, pris en étau entre le FN et la gauche qui l'accuse de labourer en terres frontistes avec ses déclarations sur l'immigration ou l'identité nationale, ne bénéficie pas de la victoire de son camp.

L'ex-chef de l'Etat a remplacé cette semaine sa numéro deux Nathalie Kosciusko-Morizet, en désaccord sur de nombreux points, par Laurent Wauquiez, vainqueur en Rhône-Alpes-Auvergne et nettement plus à droite. Une décision contestée dans son camp: "A titre personnel, je n'aurais l'aurais pas exclue parce que je pense que l'exclusion ça ne sert à rien, au contraire, ça rétrécit une famille politique", a taclé vendredi sur France Inter,Valérie Pécresse, nouvelle présidente de l'Ile-de-France, proche de François Fillon. Une réaction similaire à celle d'Alain Juppé: "l'exclusion n'est jamais une bonne réponse (...) Tout est question de savoir comment on conçoit le parti. Est-ce qu'il peut y avoir des opinions diverses ou est-ce qu'on doit être en colonne par un?"

Ses concurrents à la primaire multiplient les piques

Depuis son retour en politique, qu'il imaginait "stratosphérique", et malgré les victoires engrangées aux départementales avant celles des régionales (et après celles des municipales sous la présidence de Jean-François Copé), son image pâlit. Les sondages sont de plus en plus sévères à son égard: de moins en moins de Français veulent de sa candidature à la présidentielle, et pour la première fois selon un sondage Ifop, Hollande serait devant lui dès le premier tour.

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Ses concurrents à la primaire - lui-même devrait se déclarer début septembre 2016 - multiplient les piques: "le retour des battus, c'est une mauvaise exception française", a asséné Bruno Le Maire. "Je ne sais pas s'il y a un problème Sarkozy, c'est aux Français et aux militants de le dire. J'ai un projet pour la France, c'est ça qui m'intéresse", a lâché Alain Juppé.

Pour tenter de trouver un terrain d'entente entre tous en attendant la primaire de novembre 2016 et définir une ligne pour son parti, Nicolas Sarkozy a convoqué un Conseil national les 13 et 14 février. Un exercice qui s'annonce compliqué.

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