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Le Rwanda vote massivement la révision de la Constitution

Le texte a été accepté à plus de 93%, selon des résultats officiels portant sur 21 districts sur 30.

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Les Rwandais ont voté massivement pour une révision de la Constitution, selon les résultats partiels du référendum publiés samedi. Ce texte doit permettre au président Paul Kagame de briguer un nouveau mandat et de potentiellement de diriger le pays jusqu'en 2034.

Le oui en faveur de la réforme constitutionnelle obtient 98,13% des voix, contre 1,71% au non, selon des résultats officialisés par la Commission électorale et portant sur 21 des 30 districts, soit 70% du pays.

«Nous avons vu la volonté du peuple. Il est clair que ce que le peuple veut, il peut l'obtenir», a déclaré Kalisa Mbanda, le chef de la Commission électorale nationale après avoir annoncé ces résultats préliminaires du référendum de vendredi. «Ils avaient demandé le changement de Constitution et ils l'ont obtenu», a-t-il ajouté, cité par le quotidien pro-gouvernemental New Times.

Pas d'opposition

Il faisait peu de doute que le oui l'emporterait largement. La révision avait été présentée comme une initiative populaire par les autorités, 3,7 millions de Rwandais ayant demandé par pétition un maintien au pouvoir de Paul Kagame, 58 ans, après l'expiration en 2017 de son mandat, le dernier que lui permet l'actuelle Constitution.

Cette révision était soutenue par l'ensemble des partis politiques homologués. Seule exception: le petit Parti démocratique vert qui avait toutefois renoncé à faire campagne pour le «Non», estimant trop court le délai de dix jours entre l'annonce du référendum et le vote.

Deux importantes modifications

Quelque 6,4 millions de Rwandais avaient été conviés à répondre par oui ou non à la question: «Êtes-vous d'accord avec la Constitution de la République du Rwanda telle que révisée pendant l'année 2015 ?».

Divers articles ont été modifiés en novembre par le Parlement. Mais les deux changements cruciaux concernent les nouveaux articles 101 et 172 qui autorisent potentiellement Paul Kagame à se maintenir au pouvoir pendant 17 ans supplémentaires.

Limitation théoriquement maintenue

Le nouvel article 101 continue de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels, tout en abaissant sa durée de sept à cinq ans. Mais parallèlement, un nouvel article 172 stipule que la réforme n'entrera en vigueur qu'après un nouveau septennat transitoire, entre 2017 et 2024. Le président sortant y sera donc éligible, de même que légalement aux deux quinquennats suivants.

Elu en 2003 et réélu en 2010, avec plus de 90% des voix à chaque fois, Paul Kagame n'a pas encore dit s'il se représenterait en 2017. Il avait indiqué que sa décision dépendrait des résultats du référendum. L'ampleur du vote en faveur du «oui» devrait l'inciter à se présenter à nouveau.

Appel des USA

Cette révision constitutionnelle a fait l'objet de critiques virulentes des partenaires internationaux du Rwanda, Etats-Unis en tête, qui ont appelé Paul Kagame à quitter le pouvoir en 2017.

Paul Kagame est l'homme fort du pays depuis juillet 1994: à l'époque, sa rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) avait chassé de Kigali les extrémistes hutu et mis fin au génocide qu'ils avaient déclenché trois mois auparavant (800'000 morts, essentiellement membres de la minorité tutsi).

ats