Vladimir Poutine ne veut pas recréer l'URSS

Dans un documentaire, le président russe regrette que personne ne veuille le croire et dénonce la politique d'endiguement des Occidentaux.

Source AFP

Vladimir Poutine s'est exprimé à la télévision russe. Image d'illustration.
Vladimir Poutine s'est exprimé à la télévision russe. Image d'illustration. © Sputnik

Temps de lecture : 2 min

L'URSS a disparu en 1991 et il n'est pas question pour la Russie de recréer ce vaste espace. Vladimir Poutine l'a assuré dans un documentaire diffusé dimanche par la télévision publique russe. « Concernant l'Ukraine et l'espace postsoviétique, je suis convaincu que la position de nos partenaires occidentaux n'est pas liée aux intérêts de l'Ukraine : elle est liée à leurs tentatives d'empêcher le rétablissement de l'URSS », a-t-il déclaré dans ce documentaire intitulé « L'Ordre mondial ». « Mais personne ne veut nous croire, ne veut croire que nous n'avons pas comme objectif de recréer l'Union soviétique », a poursuivi Vladimir Poutine, dont l'interview pour ce documentaire a été tournée jeudi, après sa conférence de presse annuelle.

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Depuis le début de la crise ukrainienne, qui a vu le président pro-russe Viktor Ianoukovitch être chassé du pouvoir après plusieurs mois de manifestations pro-européennes sur la place Maïdan à Kiev, la diplomatie russe reproche aux Occidentaux de poursuivre la « politique d'endiguement » mise en place par les États-Unis contre l'URSS pendant la Guerre froide. Dans ce contexte, Vladimir Poutine s'est inquiété de la présence et de la « modernisation (...) dangereuse » des armes nucléaires américaines installées en Europe.

« Quand il faut prendre ses responsabilités, il n'y a plus personne »

« C'est bien sûr dangereux. Pourquoi ? Parce que nos armes nucléaires tactiques n'ont pas de caractère stratégique pour les États-Unis, elles n'atteignent pas leur territoire. Mais les armes américaines en Europe peuvent atteindre notre territoire », a poursuivi le président russe. « En ce sens, elles représentent pour nous un caractère stratégique et un grand danger », a-t-il ajouté. « La Russie, qui fait partie des grandes puissances nucléaires du monde, doit essayer de moderniser cette arme », a-t-il insisté.

Évoquant les opérations militaires menées au cours de la dernière décennie par des armées occidentales en Afghanistan, en Irak ou en Libye, Vladimir Poutine a également dénoncé l'attitude de l'Occident, qui se croit « infaillible » tandis que lui a toujours « eu pour position d'agir soigneusement ». « Il ne faut pas mettre en avant, de façon automatique ou mécanique, ses propres représentations de la démocratie, du bien et du mal, à d'autres pays et d'autres peuples qui ont d'autres cultures, religions ou traditions », a-t-il déclaré. Mais, selon le président russe, personne ne l'a jamais écouté, car, « apparemment, ils (l'Occident, NDLR) se croient infaillibles. Mais quand il faut prendre ses responsabilités, il n'y a plus personne. »

Tourné par la chaîne de télévision publique Rossiya 1, ce film documentaire qui fait aussi intervenir l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn ou l'ex-président pakistanais Pervez Musharraf a été diffusé dimanche soir à Moscou, après l'avoir été plus tôt dans la journée dans l'est de la Russie.

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Commentaires (24)

  • justinien10

    En 1990, l'URSS avait 290 millions d'habitants, au 3ème rang mondial, et les États-Unis 250 millions.
    En 2015, la Russie, qui n'est qu'une partie de l'URSS, à 142 millions d'habitants, au 9ème rang mondial, et les États-Unis, 325 millions, au 3ème rang.
    Les prévisions de l'INSEE donnent pour la Russie 120 millions en 2050, et 400 millions pour les États-Unis.
    Donc :
    - la Russie ne redeviendra jamais la puissante URSS, et ne redeviendra jamais une grande puissance.

  • justinien10

    Si je ne me trompe, il n'y a eu aucune intervention occidentale en Égypte, ni au Maroc, ni en Jordanie, ni en Arabie saoudite, ni en Iran, ni en Turquie, ni en Algérie, ni en Tunisie (ou la révolution démocratique à réussi)... Les deux seuls interventions ont eu lieu en Lybie et actuellement en Syrie. Mais, faut-il le rappeler, les Lybiens et les Syriens (comme les égyptiens et les tunisiens) se sont révoltés tout seuls. Ce ne sont pas des robots dirigés par la CIA !

  • ALoopkin

    Il n'empêche qu'il appuie là où ça fait mal : pragmatiquement, quand on regarde le résultat de la politique occidentale en MENA (Middle East - Northern Africa, comme disent nos amis anglo-saxons), c'est simplement catastrophique.
    Mais bon, c'est pas grave, prolongeons les sanctions pour défendre le gouvernement ultra-corrompu d'Ukraine, ça vaut le coup...

    Et puis, les sanctions, c'est le meilleur moyen pour virer un dictateur, c'est bien connu ? Bon, la réalité prouve exactement le contraire (ex. L'Iran, etc. ), mais la réalité, on s'en fout, l'important c'est que les gens bien-pensants se sentent bien dans leurs bottes.