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Morano : « Je m'engage à siéger sur la durée au Parlement européen » 

L'ancienne ministre UMP, dont la candidature à la tête de liste dans le Grand Est avait provoqué des tensions, s'engage à ne pas se présenter aux législatives de 2017.

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Publié le 22 janvier 2014 à 10h47, modifié le 22 janvier 2014 à 10h49

Temps de Lecture 3 min.

Nadine Morano, ancienne ministre et ancienne députée UMP.

Nadine Morano a été investie mardi 21 janvier tête de liste de l'UMP aux élections européennes dans la région Grand Est. L'ancienne ministre affirme qu'elle ira au bout de son mandat et qu'elle ne se présentera pas aux législatives de 2017.

Votre candidature aura finalement suscité moins de résistance que prévue…

Je n'en ai jamais douté, j'avais plutôt le sentiment d'être appréciée pour mon travail, je n'ai pas été déçue. J'ai été investie à l'unanimité. A la commission d'investiture de l'UMP, pas une voix ne s'est opposée à ma candidature ou a émis des réserves. Nous avons suivi le processus préconisé par Bernard Accoyer et François Baroin, qui consistait à consulter d'abord les parlementaires des eurorégions, et un large consensus s'est dégagé sur mon nom.

Désormais, les tandems désignés dans les huit régions vont être présentés au conseil national de l'UMP, samedi, pour être avalisés par l'ensemble du parti. La constitution des listes se fera plus tard.

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Bernard Accoyer s'était pourtant vivement opposé à votre candidature en tête de liste. Il s'inquiétait que vous ne soyez pas assez assidue au Parlement européen. Vous y engagez-vous ?

Ce différend n'a pas de sens et pas de fondement. Lorsqu'il était président du groupe UMP à l'Assemblée nationale et moi députée, il m'a souvent remerciée pour mon assiduité. Alors pourquoi a-t-il émis de tels doutes ? A-t-il oublié qu'en 2004 je recevais le prix du Trombinoscope de la meilleure députée de l'année ? Je n'ai donc pas de leçon à recevoir !

Les témoignages que m'ont apporté des parlementaires lui ont fait prendre conscience que sa stratégie – qui consistait à me démolir en portant atteinte à ma crédibilité pour placer son favori – était vouée à l'échec. Mais maintenant, je veux tourner la page et oublier cet événement fâcheux même si j'en ai été blessée. Notre famille politique doit être unie et rassemblée pour gagner.

A l'UMP, certains estimaient que les européennes ne devaient pas servir à recaser des anciens ministres battus aux législatives. Que leur répondez-vous ?

Y a-t-il un mandat interdit aux anciens ministres ? Un échec fait-il oublier les victoires ? Le travail effectué passe-t-il par pertes et profits ? Les européennes, ce sont des élections et pas des nominations ! Après avoir assumé plusieurs responsabilités durant mon parcours politique, j'ai choisi le Parlement européen et je me suis engagée à y siéger sur la durée, sans me présenter aux élections législatives de 2017.

Sur quelle ligne ferez-vous campagne ?

Je crois à l'Europe, mais à une autre Europe. Même s'il est injuste de la rendre responsable de tous nos maux, l'Europe ne représente plus un espace de protection et de prospérité, elle inquiète. Je crois en la nécessité de représenter avec force la France, d'autant que le gouvernement socialiste affaiblit nos positions sur la scène internationale. Je crois aussi à la nécessité de relancer le moteur franco-allemand, qui nous fait tant défaut.

La bataille dans l'Est s'annonce ardue puisque vous serez confrontée au syndicaliste Edouard Martin, investi par le PS, et au vice-président du FN, Florian Philippot…

Ces deux candidats souffrent de faiblesses évidentes. La candidature d'Edouard Martin a fait l'objet d'un marchandage. Il a été récompensé pour service rendu à François Hollande pendant la campagne présidentielle, lorsqu'il s'était opposé à Nicolas Sarkozy, avec des méthodes intolérables. A l'époque, il ne défendait pas les ouvriers puisqu'il faisait déjà la campagne de François Hollande.

Les ouvriers ne sont pas dupes et savent qu'Edouard Martin est maintenant comptable de la politique du pouvoir socialiste : la suppression de leurs heures supplémentaires défiscalisées, le matraquage fiscal, l'abaissement du plafond du quotient familial...

Et Florian Philippot, qu'en pensez-vous ?

C'est un candidat TGV, qui passe ses week-ends en Lorraine et veut se servir de notre région comme d'une base électorale. Il veut sortir de l'euro et revenir au franc : il faudra qu'il explique au 105 000 travailleurs transfrontaliers comment ils seront payés et pourquoi leurs salaires seront dévalués. Autant, je pense qu'il faut réformer Schengen, autant son idée de vouloir rétablir les frontières est complètement absurde. M. Philippot fait preuve d'une grande incohérence : pourquoi se présente-t-il au Parlement européen alors qu'il est contre l'Europe ?

Quel rôle Nicolas Sarkozy a-t-il joué dans votre désignation ?

Il n'est pas membre de la commission des investitures de l'UMP mais Nicolas Sarkozy m'a encouragée et soutenue car il connaissait mon appétence pour les questions européennes.

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