EXCLUSIF. Foie gras : dans l'horreur d'un couvoir à canards

Des vidéos clandestines qui pourraient bien donner un goût amer à votre foie gras de Noël. Et c'est bien le but ! Elles sont signées L214, une association qui milite en faveur de la condition animale. Cette fois, les images détaillent les conditions de sélection et de mise à mort des canetons, avant qu'ils ne rejoignent les élevages à foie gras où ils seront gavés dans des conditions déjà connues du grand public. « Il est plus rentable de gaver les mâles que les femelles. Alors, on met des canetons à la poubelle au premier jour de leur vie. Cela en dit long sur le rapport que l'on entretient avec les animaux », explique Sébastien Arsac, fondateur de l'association L214.

Ces images, dont certaines ont été tournées la semaine dernière dans un couvoir des Pays de la Loire, montrent des pratiques qui n'avaient jamais été documentées auprès du grand public jusqu'alors. En particulier « l'épointage », une opération qui consiste à couper le bec des canetons éclos du jour avec une pièce métallique chauffée à blanc. Dans la vidéo présentée ici, on peut voir les animaux installés sur un carrousel. Ils sont d'abord vaccinés, puis vient l'opération d'épointage à proprement parler. On distingue sur les images des flammes qui viennent chauffer à blanc des pièces métalliques qui tranchent les becs toutes les 15 secondes. Cette opération est réalisée de manière préventive pour éviter que les animaux ne se blessent les uns les autres dans les élevages intensifs.

6 000 à 7 000 animaux broyés chaque jour

On peut aussi assister au « sexage », une opération qui consiste à séparer les mâles des femelles, ces dernières étant jetées dans un grand entonnoir qui les redirigera vers une broyeuse. Le site où ont été tournées les images produit chaque semaine environ 30 000 mulards, des canards à foie gras issus du croisement entre des canards de Barbarie et des canes communes. Chaque jour, ce sont entre 6 000 et 7 000 animaux qui passent par cette broyeuse. L'opération se révèle ici chaotique. Les animaux censés ressortir morts de l'appareil sont encore animés de mouvements ; quand l'entonnoir chargé de les acheminer vers la broyeuse ne se bouche pas...

Comme dans l'affaire de l'abattoir d'Alès, également révélée grâce au travail de l'association L214, la mise à mort des animaux est accompagnée de nombreuses infractions à la réglementation. Les militants de la condition animale lancent aujourd'hui une pétition sur la plateforme change.org et sur le site internet dédié à ces révélations. En moins d'un an, l'association a déjà recueilli 125 000 signatures sur la pétition « Stop au broyage des poussins », et « 260 000 » pour la fermeture de l'abattoir d'Alès. La mise à mort des animaux est difficilement montrable et difficilement supportable. « En voyant ces images, on peut s'interroger sur la légitimité d'un plaisir de quelques secondes. Le foie gras ne tue pas que les canards gavés », explique Sébastien Arsac. Nous avons décidé de vous montrer ces images.

Voir aussi les vidéos dénonçant les coulisses peu reluisantes de l'abattoir d'Alès