François Hollande réinvente le volontarisme en politique. Ou la méthode Coué. Il fait un pari : avec le pacte de responsabilité qu'il a proposé aux entreprises depuis ses vœux du 31 décembre 2013, la confiance va revenir ; avec la confiance, la croissance va rebondir ; avec la croissance, les investissements et les embauches vont repartir et les caisses de l'Etat vont se remplir.
C'est ce scénario irénique qu'il a présenté aux « acteurs de l'économie et de l'emploi » conviés à l'Elysée, mardi 21 janvier, pour une nouvelle séance de vœux et pour les engager à mener, ensemble, la bataille de l'emploi, en disant refuser « le scénario de l'attentisme et de la frilosité ». « C'est maintenant que ça se joue », a asséné le chef de l'Etat.
Dans l'attente de parvenir à la signature de ce « grand compromis social », le président de la République multiplie les gestes et les propos conciliants en direction des entreprises. Et pour donner « des preuves de confiance rapidement », il souhaite que la baisse des prélèvements sur les entreprises – en sus des allégements dont elles bénéficient déjà à travers les réductions dites « Fillon », le crédit impôt recherche (CIR) ou le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) – intervienne dès 2015.
Le chef de l'Etat insiste pour que celles-ci aient de la « visibilité ». « Chacun doit connaître la trajectoire, a affirmé, mardi, M. Hollande. Celle-ci sera fixée pour l'évolution des prélèvements, aussi bien pour les entreprises que pour les ménages jusqu'en 2017, avec la perspective d'une harmonisation avec nos plus grands voisins européens à l'horizon 2020. Une première étape interviendra dès 2015. »
CALENDRIER AVANCÉ... DE DEUX ANS
Ses conseillers, qui procédaient après son allocution à un décryptage avec les journalistes, ont été beaucoup plus prolixes. « Nous allons essayer de nous mettre en capacité de baisser les impôts dès 2015 », a assuré un de ses collaborateurs. Pour les entreprises et pour les ménages ? « Si on peut le faire dès 2015 pour les ménages, on le fera, a-t-il poursuivi. Personne ne comprendrait, alors que nous finançons le CICE et que nous allégeons la fiscalité des entreprises, qu'on n'allège pas la fiscalité des ménages. »
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