Économie: ces indicateurs avancés qui sonnent l'alarme

Et si Google pouvait aussi servir à prédire l'avenir? Toujours à l'affût de nouveaux outils pour les aider à anticiper les soubresauts de l'économie, certains économistes - tels ceux du leader mondial de la gestion d'actifs BlackRock - ont déjà intégré les données tirées du Web dans leurs analyses.

D'autres cherchent à se servir du vocabulaire utilisé dans la presse ou sur les réseaux sociaux pour "sentir" au plus tôt les évolutions du moral des ménages ou des investisseurs.

>> Notre dossier: Premiers signes de "re-crise" économique

"Mais ces champs de recherche restent balbutiants", souligne Laurent Ferrara, directeur de l'Institut international des prévisionnistes. En attendant, les indicateurs traditionnels, de l'intérim à la volatilité des marchés financiers, sont encore regardés de près. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ni les uns, ni les autres, ne permettent d'anticiper un redémarrage rapide de l'économie.

Les investisseurs n'aiment pas l'incertitude. Un universitaire de Stanford mesure donc l'incertitude de politique économique à travers le vocabulaire utilisé par la presse. Fin septembre, l'indicateur de stress restait à un niveau élevé.

D'après le Baltic Dry Index, le trafic maritime de marchandises est au plus bas. Cela laisse présager un ralentissement de l'économie mondiale, même si les économistes observent depuis quelques mois que la corrélation entre échanges internationaux et croissance est moins forte que par le passé.

Avec 30000 intérimaires de plus entre janvier et septembre par rapport à la même période l'an passé, le redémarrage du travail temporaire peut laisser espérer une reprise des créations d'emplois durables pour le début de 2016.

BlackRock, le leader mondial de la gestion d'actifs, exploite les données tirées du Web pour affiner ses anticipations sur les régions et sur les sociétés dans lesquelles investir. Les recherches en ligne des internautes lui donnent par exemple des indications sur leurs intentions d'achats, et donc sur la consommation et l'activité. Pour la France, ses perspectives sont légèrement négatives pour les mois qui viennent.

Voilà un indicateur "officieux", mais très parlant. La chaîne d'instituts de beauté a constaté que ses clientes s'offraient des massages avant tout quand elles étaient optimistes pour l'avenir. Depuis octobre, ces prestations sont en nette baisse...

"L'indice de la peur": c'est le surnom du VIX, publié par le Chicago Board Option Exchange, qui retrace la volatilité sur les marchés financiers. Sur longue période, ses pics ont toujours été suivis de fortes crises. Mi-novembre, il restait à un niveau relativement bas.