Vers un rapide remaniement ministériel ?

Jean-Michel Baylet rêve d'entrer au gouvernement. Pour cela, il s'est livré dans sa région à un partage des pouvoirs qui fleure bon la politique-cassoulet !

De notre correspondant à Toulouse,

Rien n'est trop beau pour soutenir Jean-Michel Baylet, encombrant mais dernier allié du gouvernement...
Rien n'est trop beau pour soutenir Jean-Michel Baylet, encombrant mais dernier allié du gouvernement... © JEAN-PIERRE MULLER

Temps de lecture : 3 min

Sylvia Pinel n'est pas Jean-Yves Le Drian. La jeune ministre du Logement a créé la surprise, lundi 21 décembre à Toulouse, en annonçant sa volonté de quitter le gouvernement. « Je rencontrerai prochainement François Hollande et Manuel Valls pour parler de cela », a déclaré la protégée de Jean-Michel Baylet, patron du PRG, au micro de la télévision régionale. Sylvia Pinel doit devenir le 4 janvier la première vice-présidente de Carole Delga (PS), ex-secrétaire d'État et future présidente de la grande région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Une région qui se veut « exemplaire » des nouvelles relations entre les différentes composantes d'une gauche très plurielle, pour reprendre l'expression de Mme Delga. Le PS, qui ne dispose que d'une majorité relative de 50 sièges, a conclu un « accord de majorité » avec ses alliés, qui vont du PRG au Front de gauche en passant par les écologistes et les régionalistes. Le futur « gouvernement » de la région préfigure-t-il celui qui conduira la nation en 2016 ?

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La petite phrase de Sylvia Pinel remet en selle l'hypothèse d'un retour de Jean-Michel Baylet au gouvernement. Le président des radicaux de gauche a pesé de tout son poids de dernier allié du tandem Hollande-Valls pour négocier un accord politique avec le PS avant les élections régionales. Il brandissait même le spectre du départ des trois ministres PRG du gouvernement. Le Premier ministre s'est rendu en personne au congrès des radicaux à Montpellier cet été pour amadouer ce partenaire susceptible mais incontournable dans la région, également patron de La Dépêche du Midi et de Midi-Libre. Tenu à l'écart du gouvernement par Lionel Jospin en raison de ses ennuis judiciaires, l'ancien ministre de François Mitterrand rêve d'une réhabilitation en accédant à « un ministère régalien ». Le départ annoncé de Laurent Fabius du Quai d'Orsay pour le Conseil constitutionnel et les visées de Christiane Taubira sur le ministère de la Culture lui ouvrent des perspectives.

Questions de protocole et de politique entre le PS et ses alliés

Faute d'une présidence de région, Baylet a obtenu la création d'un groupe de 17 élus dans la future région. Sylvia Pinel a confirmé la constitution d'un groupe autonome dans la future assemblée. L'accord de majorité présenté lundi à Toulouse entérine l'abandon du poste de « président délégué », créé sur mesure pour Damien Alary et qui avait défrayé la chronique tout l'été. Le président (PS) sortant de la région Languedoc-Roussillon ne sera pas le « numéro 1-bis » de Carole Delga, mais le numéro 3 dans l'ordre protocolaire, juste derrière Sylvia Pinel.

Gérard Onesta (EELV), qui réclamait la présidence de l'assemblée après avoir fusionné avec Carole Delga, a de son côté obtenu partiellement satisfaction. L'ancien vice-président du Parlement européen, qui ambitionnait de ravir la place au PS, n'intègre pas l'exécutif régional. Mais il présidera un « bureau de l'assemblée » pour le moins original. « Lors des séances plénières, dans l'hémicycle, le Bureau de l'Assemblée est situé sur la même estrade que l'exécutif, mais est clairement séparé de ce dernier pour éviter toute confusion », précise le texte de 12 pages présenté lundi dans un café de Toulouse. Une lecture nationale de l'accord régional laisse entendre que les écologistes d'EELV, comme le Front de gauche, refuseront la main tendue par François Hollande pour un éventuel retour au gouvernement. « Les membres de la nouvelle majorité du conseil régional sont indépendants de la ligne politique du gouvernement et libres d'apprécier et de commenter son action », prévient l'accord de mandature signé à Toulouse.

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Commentaires (29)

  • Nostradamus13

    C'est un triste spectacle, nos politiques sont devenus sourds même si paraît il Valls a entendu les Français, problème de sonotone sans doute... Désespérant ces politiques accrocs à la combine qui ne pensent qu'à leur privilèges et qui dont la depuis des lustres à pomper les mamelles de la république. La gauche exemplaire et donneuse de leçons est en train de se vautrer dans la boue combinarde des alliances et autres compromissions. Ils ont fait le lit du FN et maintenant il le borde... Lamentable !

  • ANTARES_BETA_SCORPII

    Inadmissible que cette collusion politique-cassoulet : le cassoulet* est délicieux, la politique peu ragoûtante ;
    * on ne rentrera pas dans la querelle toulouso-castenaudaricienne...

  • trets

    Pour info, la Région LR a voté Alliot, c'est la région MP qui a voté Socialo !
    la région languedoc-roussillon seule, aurait un président de région FN, si la fusion n'avait pas eu lieu.