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Le plein emploi atteint en Grande-Bretagne mais à quel prix ?

Le taux de chômage au Royaume-Uni est tombé à 5,2%, presque son niveau d'avant crise. Reste à savoir si les emplois créés sont durables et non précaires.
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Le taux de chômage au Royaume-Uni est tombé à 5,2%, presque son niveau d'avant crise.
AFP

Un taux de chômage de 5,2%. Un pays qui a créé 500.000 "jobs" en un an selon les statistiques de fin octobre de l'Office for National Statistices (ONS). Et "last but not least", un taux de participation qui tutoie les sommets avec 74% de personnes entre 16 et 64 ans qui travaillent (contre moins de 65% dans l'Hexagone). Le Royaume-Uni semble avoir tourné le dos à la crise économique de 2008 avec un taux de chômage comparable à celui de 2006 et un taux de participation encore plus important qu'à l'époque (un record depuis que l'ONS tient les statistiques).

Une situation idyllique qui n'étonne pas Eudoxe Denis, auteur d'une étude pour l'Institut de l'entreprise intitulée "La croissance de l’emploi britannique repose-t-elle sur des emplois "précaires" et peu qualifiés?" (dont est extrait le graphique ci-dessous). "La courbe du chômage au Royaume-Uni suit la même trajectoire que celle des Etats-Unis. Sauf que pour les Britanniques, le taux de participation augmente alors que pour les Américains, on constate une baisse des demandeurs d'emploi sur le marché du travail". L'économiste attribue cette réussite sur le front de l'emploi "en grande partie à la politique de "workfare" mise en place par le ministre des affaires sociales Iain Duncan Smith. Celle-ci s’inscrit dans une certaine continuité avec les politiques du New Labour, avec la mise en place d’un accompagnement renforcé des demandeurs d’emploi – notamment les plus éloignés du marché du travail – qui se voient imposer en contrepartie un contrôle accru des obligations qui leur sont imposées et un durcissement des sanctions auxquelles ils s’exposent".

Lorsque l'on s'intéresse au redémarrage de l'économie britannique, les contrats "zéro heure" sont souvent pointés du doigt. Ces contrats précaires ne garantissent aucune durée de travail minimale au salarié. Il est intéressant de constater que, s'ils sont toujours plus nombreux (2,4% de la population active), la reprise actuelle sur le marché du travail est constituée aux deux tiers depuis un an de temps complets avec une grande majorité d'emplois salariés. "Il reste une part importante de travailleurs indépendants" pointe tout de même Eudoxe Denis. Ce "self-employment" a pris son essor suite à la crise de 2008 et recouvrait des situations souvent délicates de salariés sans activité qui devaient se mettre à leur compte pour subvenir à leurs besoins.

La situation britannique devrait encore s'améliorer en 2016 et le taux de chômage chuter à 4,8% l'année prochaine selon le Centre for Economics and Business Research, qui prévoit également des "intentions d'embauche qui restent bien au-dessus des tendances moyennes de long terme". Petit point noir pour l'économie britannique: le spectre du Brexit qui pourrait peser sur l'économie britannique en cas de référendum prévoyant la sortie de l'Angleterre de l'Union européenne.

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