Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le gouvernement crée un Institut de la ville durable

La structure, annoncée en conseil des ministres mercredi, est destinée à renforcer et promouvoir le savoir-faire hexagonal en matière de développement urbain.

Par 

Publié le 23 décembre 2015 à 05h20, modifié le 24 décembre 2015 à 10h40

Temps de Lecture 3 min.

Vue de la future écocité Allar, alias Smartseille, dans les quartiers nord de Marseille.

La France fourbit ses armes sur la ville durable. Déjà munie d’une marque à l’international, Vivapolis, créée en 2013 pour promouvoir son savoir-faire en matière d’urbanisme, elle se dote d’un Institut de la ville durable (IVD). Lors du conseil des ministres, mercredi 23 décembre, Laurent Fabius pour les affaires étrangères, Ségolène Royal pour l’écologie, Sylvia Pinel pour le logement et Patrick Kanner pour la ville ont annoncé le lancement de cette instance destinée à structurer une politique de la ville durable et en être le levier.

L’Institut de la ville durable ne se veut pas une énième structure étatique ou sectorielle. Il sera avant tout un réseau mettant en synergie l’ensemble des acteurs travaillant sur la ville : Etat, collectivités territoriales, entreprises, organismes de recherche et associations citoyennes. « L’Institut de la ville durable est par essence interministériel et partenarial », explique Valérie Lasek, qui a piloté sa mission de configuration.

Car l’urbanisme du XXIe siècle appelle une approche, non plus décloisonnée par métier, mais globale de la ville, intégrant toutes ses dimensions, énergie, eau, déchets, transports, espaces verts… La conception et la gestion des projets urbains reposent nécessairement sur un travail partenarial entre les acteurs de l’ensemble des métiers du secteur et les collectivités locales.

La première mission de l’Institut sera d’accompagner le développement de sites pilotes, donnant à voir des solutions intégrant toutes les fonctions urbaines et répondant aux défis actuels de sobriété énergétique et de cohésion urbaine et sociale. Ont ainsi été annoncés en conseil des ministres onze premiers lauréats de l’appel à projet « Démonstrateurs industriels pour la ville durable », lancé par Sylvia Pinel et Ségolène Royal le 8 octobre.

Parmi les projets retenus, on compte notamment la mise en place, dans le quartier de la Confluence à Lyon, d’une plate-forme numérique permettant une optimisation de toutes les ressources (énergie, eau, transport…), la rénovation d’un quartier visant l’autonomie énergétique à Mouvaux (Nord) ou encore la création d’une écocité à Marseille.

Déjà bien engagé, ce projet dans les quartiers nord de la cité phocéenne, baptisé Smartseille, repose sur un copilotage réunissant les autorités publiques (Etat, ville de Marseille, société d’aménagement Euroméditerranée), des grands groupes (Eiffage, EDF, Orange, Lafarge), des PME et start-up innovantes, et même des associations environnementales. Un large partenariat qui a permis d’imaginer et de concevoir un ensemble d’innovations : solidarité énergétique entre les immeubles de logements et de bureaux ; dépollution du site par des champignons permettant de diminuer les terres à évacuer ; thalassothermie avec une boucle à eau de mer pour rafraîchir les espaces l’été ; parking mutualisé entre bureaux et logements…

« Evolution de la législation »

Des innovations qui peuvent parfois amener à dépasser certaines barrières administratives, voire réglementaires. « Nous voulons installer dans l’écocité une ferme urbaine, mais les dispositions du plan local d’urbanisme ne le permettent pas toujours », donne en exemple Hervé Gatineau, directeur grands projets d’Eiffage Immobilier. Même l’idée de mutualisation des parkings, qui repose sur un droit au stationnement et non plus une place attitrée, n’a pas coulé de source. Pour les bailleurs sociaux, à un logement doit être attribuée une place de parking.

« L’idée est que l’Institut de la ville durable encadre à titre expérimental ou dérogatoire ces initiatives, et en assure le suivi et l’évaluation, pour proposer une évolution de la législation », explique Valérie Lasek. « Avec l’IVD, l’expérimentation s’inscrira dans un cadre déterminé, c’est là tout son intérêt », appuie Paul Colombani, directeur général adjoint d’Euroméditerranée, qui souligne l’urgence qu’il y a à faire évoluer le code des marchés publics.

De fait, il existe encore peu, voire pas, en France, d’appels d’offres globaux de la commande publique, portant sur un bout de ville, un îlot, un quartier. « Les Suédois, les Allemands, les Danois ont déjà intégré cette logique. Pourquoi cela ne serait-il pas possible en France ? » interpelle Valérie David, directrice du développement durable d’Eiffage, groupe qui a dû se porter acquéreur du site pour que le projet partenarial Smartseille puisse être développé.

L’ambition est de faire des sites pilotes de véritables vitrines du savoir-faire français. Vitrines que l’Institut est appelé à valoriser et promouvoir en France et à l’international. Selon une étude du ministère français de l’économie, le potentiel du marché du développement urbain est estimé à 50 milliards d’euros d’ici à 2017. Une opportunité dont la France entend se saisir.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.