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L'élévation globale du niveau de la mer, à présent certaine, pourrait avoir des conséquences désastreuses pour nos villes côtières et en particulier pour les petites îles qui sont juste au-dessus ou au niveau de la mer. Les incertitudes sont toujours aussi importantes et il est extrêmement difficile de quantifier précisément cette élévation.

Des incertitudes considérables quant à l'élévation du niveau de la mer

« Bien que les résultats pour le scénario avec réduction des Gaz à Effet de Serre (GES) suggère une bonne chance de limiter l'élévation du niveau de la mer à un mètre, le scénario contraire, où les émissions restent au même point voire augmentent, menacerait la vie dans certaines villes côtières et le îles qui sont proches ou au niveau de la mer » expliquait Stefan Rahmstorf de l'Institut Potsdam de recherches sur les Impacts Climatiques en 2014. « Du point de vue de la gestion des risques, les projections de l'élévation du niveau de la mer sont d'une importance majeure pour la planification côtière et pour estimer les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre », ajoutait-t-il.

Une enquête révèle une hausse certaine de 40 à 60 cm d'ici à 2100 et 60 cm à 1 mètre en 2300 si nous parvenons à réduire nos émissions. Cependant, si celles-ci ne sont pas atténuées, les 90 scientifiques qui ont participé à l'enquête prévoient une élévation moyenne du niveau de la mer de 70 à 120 cm d'ici à 2100 et de 2 m à 3 m d'ici l'an 2300.

Des incertitudes considérables quant à l'élévation du niveau de la mer

« Bien que les résultats pour le scénario avec réduction des Gaz à Effet de Serre (GES) suggère une bonne chance de limiter l'élévation du niveau de la mer à un mètre, le scénario contraire, où les émissions restent au même point voire augmentent, menacerait la vie dans certaines villes côtières et le îles qui sont proches ou au niveau de la mer » expliquait Stefan Rahmstorf de l'Institut Potsdam de recherches sur les Impacts Climatiques en 2014. « Du point de vue de la gestion des risques, les projections de l'élévation du niveau de la mer sont d'une importance majeure pour la planification côtière et pour estimer les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre », ajoutait-t-il.

Une enquête révèle une hausse certaine de 40 à 60 cm d'ici à 2100 et 60 cm à 1 mètre en 2300 si nous parvenons à réduire nos émissions. Cependant, si celles-ci ne sont pas atténuées, les 90 scientifiques qui ont participé à l'enquête prévoient une élévation moyenne du niveau de la mer de 70 à 120 cm d'ici à 2100 et de 2 m à 3 m d'ici l'an 2300.

Les incertitudes quant à cette élévation sont cependant indéniables. En effet, les modèles actuels présentent des variations considérables car il est difficile de prédire les niveaux d'émission de gaz à effet de serre dans le futur et les scénarios ne comprennent pas toujours les mêmes paramètres. Par exemple, le GIEC prend en compte dans ses scénarios :

  • la dilatation thermique de l'eau lors de son réchauffement,
  • la fonte des glaces (glaciers de montagne, carottes glaciaires du Groenland et de l'antarctique)
  • le pompage des eaux souterraines pour l'irrigation. 

Ces incertitudes sont tellement importantes que le GIEC a dû revoir à la hausse ses prévisions de 60% par rapport à son précédent rapport publié en 2007. Les dernières projections du GIEC représentent donc différents scénarios aux résultats très variables que l‘on peut observer sur l'image ci-dessous en fonction de l'évolution de la concentration en gaz à effet de serre au cours du XXIe siècle.

Une enquête auprès de scientifiques pour éclairer la situation

Benjamin Horton, un géologiste spécialisé dans les sciences marines (tsunamis, montées des eaux) et professeur à l'Université de Rutgers aux Etats Unis, et son équipe ont conduit une enquête auprès d'experts sur l'élévation du niveau de la mer afin d'obtenir des résultats le plus objectif possibles dans un contexte où les incertitudes sont nombreuses.

Ils ont questionné 90 experts dans 18 pays. C'est la plus grande mobilisation dans ce domaine. Les experts ont été identifiés d'après leurs publications sur "Web of Science" de Thomson Reuters en 2007, un service d'indexation scientifique en ligne, pour vérifier leur implication et leur taux d'activité dans ce domaine. Les 90 experts finaux avaient tous publié au moins 6 articles sur l'élévation du niveau de la mer au cours des cinq dernières années.
Pour cette enquête, Benjamin Horton et ses collègues ont demandé aux experts leurs points de vue et les résultats de leurs recherches sur la hausse du niveau marin.

Une hausse possible de 1 à 2 m

Les résultats de ce sondage révèlent que dont les projections sont de 28 à 98 centimètres d'augmentation du niveau de la mer d'ici à l'an 2100.
Deux tiers (65%) des répondants ont proposé des résultats plus hauts que les plus hautes estimations du GIEC, confirmant ainsi que l'organisation internationale a tendance à être plutôt modéré dans ses évaluations.

Il a également été demandé aux experts de produire une estimation haute de l'élévation du niveau de la mer d'ici à 2100. Cette donnée est importante pour la planification côtière. Pour des émissions non atténuées, la moitié des experts (51%) ont proposé au moins 1,5 m dont un quart (27%) ont proposé 2 m ou plus. L'estimation haute pour l'année 2300 est de 4 m ou plus par la majorité des experts (58%).

Alors que nous avons tendance à regarder des projections qui se concentrent sur des périodes relativement courtes jusqu'à 2100, la montée du niveau de la mer ne s'arrêtera bien évidemment pas à cette date. « Dans l'ensemble, les résultats pour 2300 de l'enquête ainsi que les projections du GIEC montrent que l'augmentation des températures pourrait forcer les populations côtières à s'adapter à plusieurs mètres d'augmentation du niveau de l'eau sur un très long terme, » explique Rahmstorf. « Cependant, ils illustrent également la possibilité d'échapper à cette montée grâce à des réductions d'émissions substantielles », malheureusement peu ou pas suivies.

Une élévation du niveau de la mer couplée à un affaissement des sols

Conjugué à cette augmentation qui semble inéluctable, de nombreux zones littorales très peuplées s'enfoncent littéralement. C'est le cas d'Osaka, Tokyo, Manille (Philippines) et de Shangaï. La plus grande mégapole chinoise, forte de 23 millions d'habitants, devrait voir le niveau de la mer augmenter de 4,3 m d'ici à 2100, à la fois à cause de l'élévation du niveau marin mais aussi parce que la mégapole, à cause de l'urbanisation et de processus naturels, s'affaisse ! Ainsi la moitié de la conurbation de Shangaï sera exposée au risque inondation en cas de forte tempête. Une réalité qui touchera également le delta de la Rivière Rouge au Vietnam et le delta du Mississippi (Etats-Unis).
Par exemple, avec un mètre d'augmentation du niveau de la mer, la ville de New York sera exposée à de graves inondations tous les 3 à 20 ans, au lieu d'une fois par siècle... Indiquent des chercheurs de l'Observatoire de la Terre de Lamont-Doherty Earth de l'Université de Columbia (Etats-Unis).

L'élévation du niveau de la mer menace (aussi) la France

Une équipe de chercheurs du laboratoire Ecologie, systématique et évolution (CNRS/Université Paris-Sud) a étudié les conséquences d'une élévation du niveau de la mer entre 1 et 3 mètres pour 1269 îles françaises à travers le monde. Le modèle montre que si le niveau de la mer augmente de 1 mètre seulement en moyenne, la France perdrait 6% de ses îles (et 12% pour 3 mètres d'élévation) et avec elles, le monde perdrait une partie considérable de sa biodiversité. En effet, jusqu'à 20% de la biodiversité mondiale se trouve sur les îles.

La France même sera affectée, en particulier le nord du pays et les littoraux (la Camargue, le bassin d'Arcachon, Le Havre et Calais). Une carte interactive montre les territoires affectés par le niveau de l'eau.

A présent que cette élévation est certaine et irréversible, qu'attendent les gouvernements pour imposer des législations plus strictes en termes d'émissions de GES ? Attendent-ils la catastrophe et la submersion de leurs territoires comme en témoigne trop souvent l'actualité (dernièrement la tempête Dirk qui a érodé des littoraux de l'ouest de l'Europe) ? Le prix à payer de l'inertie et de la frilosité de nos sociétés sera autrement plus important et dramatique que les catastrophes "naturelles" que nous subissons actuellement...

Soulignons enfin que le niveau moyen de la mer, à l'échelle de la planète, s'est déjà élevé de 19 cm au cours de la période 1901-2010.



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Questions / réactions (85)


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ElblumichIl y a 6 ans
Désespéré ? moi ? Je pars c'est tout. C'est vous qui êtes désespérés de l'imminence de la fin du monde. Moi ça va.
Moi comme je disais, je suis profondément optimiste, pas désespéré.
Je suis manipulateur, malhonnête, égoïste, irresponsable, libre de polluer sans crainte, c'est vrai aussi.
Mais surtout je suis profondément optimiste ce qui, en considérant la fin du monde toute proche, est la pire des choses j'en conviens, parce que les générations futures sont vraiment le cadet de mes soucis.
Et pour vous prouver vraiment mon esprit vil, revanchard, malsain et surtout très égoïste, je suis en fait un vrai puits de science en énergies renouvelables, mais je vais tout garder pour moi. Ha ha ha !!!
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Stef65Il y a 6 ans

Ne désespérez donc pas Elblumich, comme vous l'a suggéré V2s vous pouvez toujours rédiger un article et le soumettre à NPI.

Vous pouvez aussi facilement retrouver d'autres articles ici qui traitent de ce problème de l'élévation du niveau des océans, le diable y serait (ce n'est qu'une image) si le "spécialiste maison" ne vous répondait pas.  

Si vous avez des choses à dire sur la famine, comme je vous l'ai déjà dit vous avez  " La famine progresse de nouveau dans le monde "

Vous pouvez aussi dire ce que vous pensez du chauffage aux granulés : "Le marché du granulé de bois poursuit sa croissance"

Bref, comme vous voyez, sur NPI il y a déjà de quoi apprendre et de quoi commenter. Quant à échanger, c'est peut-être plus difficile.


PS : au moment où je vous répondais vous étiez en train de modifier votre dernier commentaire. Là vous perdez en crédibilité, désolé de vous le dire.

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ElblumichIl y a 6 ans

Merci quand même Steph65,

Mais en fait, cette discussion est malheureusement fermée. Je n'ai donc personne à qui soumettre mon analyse. Dommage. Je vais au moins lire les échanges de la discussion.

En revanche que penser de la conclusion du modérateur qui a fermé cette discussion, et qui conclut d'autorité avec ce message histoire d'avoir le dernier mot:

<< Je me range du côté de la science et de l'honnêteté intellectuelle. Le tergiversations des climato-sceptiques ont, la plupart du temps, qu'un seul objectif : justifier un choix de vie égoïste et irresponsable où l'on peut rester libre de polluer sans crainte d'être critiqué.>>

La messe est dite. après avoir lu la discussion, j'irai voir ailleurs. Après être passé pour un manipulateur, un malhonnête, etc.., qui bien sûr ne sont pas des insultes, je n'ai pas envie de passer pour un "égoïste irresponsable libre de polluer". Je crois rêver.

Super modéré le modéra-lisa-teur ! Sinon, modérateur, en science le scepticisme est un devoir.

Ça m'a bien amusé, et j'ai beaucoup appris sur l'endoctrinement durant tous ces échanges.

Adieux vraiment cette fois, et sans rancune.

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Stef65Il y a 6 ans
Dans le petit moteur de recherche du site, dans le bandeau bleu en haut à droite, vous tapez : "Comment je suis devenu climato-sceptique"
Déjà vous connaitrez l'identité de l'auteur de ce forum, l'ingénieur (généraliste ?)  "spécialiste maison" du climat : Monsieur Moranne (toujours membre de NPI)
Ensuite je vous l'ai dit, faites-vous violence et analysez cette foultitude de commentaires. Bon courage.
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ElblumichIl y a 6 ans

Je ne vais pas ergoter plus longtemps.

Je ne parviens pas à trouver comment contacter votre spécialiste climat sur le site. Pouvez m'aider pour ça ?

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