Sommes-nous moins intelligents que les précédentes générations?

Les chercheurs de l'Imperial College ont notamment étudié plusieurs centaines d'échantillons de cerveaux pour établir un début de lien entre intelligence et génétique.

iStock/DigtialStorm

Notre degré d'intelligence serait-il, comme notre taille ou la couleur de nos yeux, écrit dans notre code génétique? Les gènes transmis par nos parents modèleraient-ils une partie de notre QI? Longtemps, les scientifiques se sont posé cette question, tout en craignant les dérives évidentes qu'une telle découverte pourrait engendrer. Et une équipe de l'Imperial College de Londres aurait bien trouvé un lien entre l'intelligence humaine et nos gènes, selon une étude qu'ils publient cette semaine dans la revue Nature Neuroscience.

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"Nous savons que la génétique joue un rôle majeur dans l'intelligence, mais jusqu'à maintenant nous n'avions pas identifié les gènes pertinents", explique le principal auteur, le neurologue Michael Johnson. Ce serait donc chose faite. Plutôt que des gènes isolés, ce sont des grappes de gènes qui seraient liées aux capacités intellectuelles et cognitives telles que la mémoire, l'attention, la rapidité de compréhension ou le raisonnement. Ces réseaux, appelés M1 et M3, qui comportent respectivement un millier et une centaine de gènes, joueraient également un rôle dans des maladies comme l'épilepsie, la schizophrénie ou l'autisme, en cas de mutation.

Un "système de régulation supérieur"

Le rôle de chaque groupe est encore indéterminé, et a fortiori le rôle de chaque gène. La manipulation ou la réécriture génétique, sur laquelle d'autres équipes scientifiques tentent d'avancer, n'est pas exactement pour demain. Mais Michael Johnson n'en est pas moins enthousiaste quand il compare sa découverte à "une équipe de football avec des joueurs à différentes positions". Le Guardian file sa métaphore sportive pour ajouter que les chercheurs ont encore à "identifier comment les joueurs coopèrent, qui sont les joueurs clé et à quelque jeu ils jouent exactement".

Et qui est leur entraîneur, aussi? Car ces deux réseaux "pourraient partager un même système de régulation supérieur", selon l'hypothèse de Michael Johnson, "ce qui signifie que l'on pourrait manipuler une gamme entière de gènes dont l'activité est liée à l'intelligence humaine. Ce n'est qu'une possibilité théorique pour le moment, mais nous faisons un premier pas."

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