Accéder au contenu principal
Somalie / Religion

Somalie: le gouvernement interdit Noël et Nouvel An

En Somalie, le gouvernement a décidé d'interdire les célébrations de Noël et du Nouvel An. La raison évoquée : le risque d'attentat visant les chrétiens. Une décision similaire avait déjà été prise il y a deux ans. Une interdiction est-elle vraiment nécessaire étant donné la faible présence de la communauté chrétienne, qui célébrait déjà les fêtes dans la clandestinité ?

Des soldats de l'Amisom patrouillent devant une mosquée de Mogadiscio, la capitale somalienne.
Des soldats de l'Amisom patrouillent devant une mosquée de Mogadiscio, la capitale somalienne. REUTERS/Ismail Taxta
Publicité

En Somalie, 98 % de la population se réclame de l'islam. Pour cause : la Constitution, tout en reconnaissant la liberté de religion, l’a proclamé religion d'État et le prosélytisme d'une autre religion est interdit.

La conséquence ne s’est pas fait attendre : le climat est déjà bien dégradé pour la poignée de chrétiens qui demeurent dans le pays.

D'ailleurs, l'administrateur apostolique de Mogadiscio, Monseigneur Giorgio Bertin, s'étonne de cette nouvelle interdiction de fêter Noël. « C’est ridicule d’interdire une fête qui n’a jamais été célébrée en tant que telle par la communauté même dans le passé », explique-t-il.

D'après son récit, les chrétiens, de naissance ou convertis, vivent leur foi dans la clandestinité depuis des années. La cathédrale de Mogadiscio, détruite lors de la guerre civile a accueilli la dernière messe de Noël en 1990.

Célébrer la messe à l'aéroport de Mogadiscio

« Il y a beaucoup de Somaliens qui sont rentrés de la diaspora et qui sont habitués à partager les célébrations de Noël avec les communautés parmi lesquelles ils vivaient. Ils ont emporté en Somalie ces célébrations », développe Monseigneur Giorgio Bertin.

Malgré l’interdiction, Monseigneur Bertin va tout de même célébrer la messe de Noël du 25 décembre. Le lieu est peu commun : elle se tiendra à l'aéroport de la capitale, dans la base militaire qui abrite les troupes de la Mission de l'Union africaine dans le pays (AMISOM).

Le but : échapper au contrôle des autorités somaliennes qui semblent surtout vouloir par cette interdiction couper l'herbe sous le pied des éléments islamistes les plus radicaux, en premier lieu, les shebabs.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.