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Au Maroc, un violeur ne pourra plus échapper à la prison en épousant sa victime

Les députés marocains ont voté mercredi en faveur d'un amendement du code pénal afin que l'auteur d'un viol ne puisse plus échapper à la prison en épousant sa victime, deux ans après un fait divers qui avait suscité un vif émoi.

Le Monde avec AFP

Publié le 22 janvier 2014 à 22h57, modifié le 23 janvier 2014 à 07h18

Temps de Lecture 1 min.

Manifestation le 17 mars 2012 à Rabat pour dénoncer la mort d'Amina Al-Filali. La jeune femme s'était suicidée après avoir été contrainte d'épouser l'homme qui l'avait violée.

Les députés marocains ont voté, mercredi 22 janvier, en faveur d'un amendement du code pénal afin que l'auteur d'un viol ne puisse plus échapper à la prison en épousant sa victime, deux ans après un fait divers qui avait suscité un vif émoi.

Le 10 mars 2012, le suicide de la jeune Amina Al-Filali, contrainte d'épouser son violeur, avait profondément choqué dans le royaume et au-delà. A la faveur de ce mariage, et conformément à l'article 475 du code pénal, l'agresseur présumé avait en effet échappé aux poursuites.

Après un feu vert du gouvernement islamiste et un vote favorable à la Chambre des conseillers en mars 2013, les députés se sont à leur tour prononcés mercredi, en séance plénière, en faveur de la suppression de l'alinéa décrié. Cet amendement a été approuvé à l'unanimité des présents, ont précisé les sources parlementaires.

« UN PAS IMPORTANT, MAIS PAS SUFFISANT »

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« Aujourd'hui, on peut enfin dire qu'Amina Al-Filali peut reposer en paix. Depuis 2012, il a fallu attendre, et c'est grâce à la lutte menée par les ONG et la mobilisation de certains groupes parlementaires que nous avons pu aboutir », a réagi Khadija Rouissi, députée du parti Authenticité et modernité (PAM).

« C'est un pas très important, mais qui n'est pas suffisant (…). Nous appelons à une révision complète du code pénal pour les femmes », a pour sa part souligné Fatima Maghnaoui, responsable d'une ONG soutenant les victimes de violences.

A la fin de 2012, Bassima Hakkaoui, la ministre de la famille, avait souligné que six millions de femmes – sur une population totale de 34 millions d'habitants – étaient victimes de violences, dont plus de la moitié dans le cadre conjugal. Un projet de loi devant permettre de sanctionner sévèrement leurs auteurs fait actuellement l'objet de vifs débats et, face aux critiques, le gouvernement a été contraint de revoir sa copie.

Mercredi, l'ONG Avaaz a affirmé avoir remis au Parlement une pétition de plus d'un million de signatures exhortant les autorités marocaines à aboutir au plus vite dans ce dossier.

Dix ans après l'adoption de la moudawana (code de la famille), les défenseurs des droits des femmes au Maroc peuvent s'appuyer sur la nouvelle Constitution de 2011, rédigée en plein « printemps arabe », qui consacre « l'égalité des droits » et exhorte l'Etat à œuvrer pour la parité.

Le Monde avec AFP

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