Portes ouvertes dans les mosquées de France les 9 et 10 janvier

A l'initiative du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui veut favoriser le vivre-ensemble, les 9 et 10 janvier les mosquées s'ouvriront au grand public qui pourra rencontrer des fidèles et assister à une prière.

Portes ouvertes dans les mosquées de France les 9 et 10 janvier

    Le deuxième week-end de janvier, des centaines de mosquées de l'Hexagone ouvriront leurs portes aux non-musulmans afin de tordre le cou aux idées reçues, briser les peurs et montrer le « vrai » visage de l'islam, celui de paix et de tolérance. Cette initiative, que nous dévoilons, est portée par le Conseil français du culte musulman (CFCM). Cette instance représentative de l'islam dans notre pays s'apprête à lancer un appel aux responsables de la très grande majorité des quelque 2â??500 lieux de culte musulmans, en les invitant à organiser dans leurs murs un week-end portes ouvertes.

    Durant ces deux jours d'accueil du grand public, les fidèles serviront des « thés de la fraternité », présenteront le Coran et les rites de leur religion et répondront à toutes les interrogations. Les visiteurs pourront assister à l'une des prières. Une première. Jusqu'à présent, ce type d'opération existait ici ou là de manière individuelle, sans impulsion nationale.

    « Célébrer l'esprit du 11 janvier »

    « Il est important que mes coreligionnaires s'ouvrent davantage à leurs compatriotes », explique Anouar Kbibech, président du CFCM. Il entend ainsi « célébrer l'esprit du 11 janvier » 2015 qui, quelques jours après les attaques terroristes contre « Charlie Hebdo » et l'Hyper Cacher, avait vu des millions de Français unis descendre dans les rues lors d'historiques marches républicaines.

    Dans un « climat actuel de méfiance et défiance » vis-à-vis de la communauté musulmane, renforcé par les attentats de Paris du 13 novembre, Anouar Kbibech veut créer « un élan de fraternité et de solidarité ». « Je souhaite qu'en 2016 l'ensemble de nos concitoyens de toutes confessions et de toutes convictions, croyants et non-croyants, Å?uvrent tous pour consolider les conditions du vivre-ensemble que certains ont voulu mettre à mal », martèle-t-il. Le 20 novembre, lors de la première prière du vendredi suivant les massacres dans la capitale, son institution avait adressé à tous les lieux de culte musulmans un texte solennel condamnant le terrorisme, destiné à servir de « ligne directrice » pour le prêche.

    « Cela permet de corriger les clichés »

    Pour le jeune imam Othmane Iquioussen, qui officie à Raismes près de Valenciennes (Nord), tout événement qui permet de recevoir l'autre est fort utile. « Bien avant les attentats, on a ouvert notre mosquée lors des Journées du patrimoine ou de la Fête des voisins. Cela permet de corriger les clichés », applaudit-il.

    A la mosquée de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), l'opération portes ouvertes inédite qui s'est déroulée le dimanche précédant Noël a connu un joli succès, séduisant environ 300 visiteurs. « Un dialogue s'est instauré. On a répondu aux questions sans tabou ni langue de bois, notamment sur la place de la femme dans l'islam, grâce à notre conférencier, qui avait du répondant. Les gens étaient aussi contents de découvrir que, dans notre école, on parle de la nation, de la République, du drapeauâ?¦ », raconte Abdelbaki Attaf, l'un des responsables des lieux. Ici, « tout le monde est le bienvenu » et « on n'a rien à cacher ». « On a souhaité que les portes de notre mosquée soient vitrées », précise-t-il.