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François Hollande engage l’âpre bataille des économies

Une première réunion du conseil stratégique de la dépense publique se tiendra ce jeudi à l'Elysée. « Au moins » 50 milliards d’euros sont à trouver entre 2015 et 2017.

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Francois Hollande préside jeudi le premier conseil stratégique de la dépense publique.

Par Pierre-Alain Furbury, Frédéric Schaeffer

Publié le 22 janv. 2014 à 18:44

La remise à plat de la fiscalité initiée par Jean-Marc Ayrault l’avait occulté : François Hollande a remis le chantier de la réduction des dépenses publiques au premier rang des priorités. Et a décidé de s’en occuper personnellement : «J’assumerai moi-même, la responsabilité et le suivi de ce programme d’économies durant tout le quinquennat », a-t-il prévenu dans ses vœux de Nouvel an. C’est donc à l’Elysée que se tient jeudi matin le premier conseil stratégique de la dépense publique, dont le chef de l’Etat a annoncé la création la semaine dernière à peine.

Seront présents à ses côtés Jean-Marc Ayrault et cinq ministres : Pierre Moscovici (Economie), Bernard Cazeneuve (Budget), Michel Sapin (Travail), Marisol Touraine (Affaires sociales) et Marylise Lebranchu (Fonction publique). Passée cette première réunion de méthode, viendront chaque mois, au cas par cas, les ministres concernés par les politiques publiques passées en revue. François Hollande veut rassurer ses partenaires européens sur sa volonté de réformes mais aussi mettre sous pression ses ministres. « On ne peut pas se contenter de leur lancer le ballon et d’attendre qu’ils le ramassent », plaide son entourage.

Dans une lettre de méthode, Jean-Marc Ayrault a demandé à ses ministres de s’« engager personnellement » dans le travail d’identification des économies. Quant au ministre du Budget, il entamera ses discussions avec ses collègues du gouvernement début février. Objectif : que chacun ait dès avril une idée assez précise des économies à réaliser jusqu’en 2017.

« L’Etat montera l’exemple »

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Car, après les 15 milliards d’économies du budget 2014, 50 milliards sont à trouver pour les années 2015 à 2017, sans compter le financement des baisses de charges promises aux entreprises... Et pour atteindre cet objectif, le temps des coupes « aveugles » dans les dépenses est révolu, assure le chef de l’Etat. Les coups de rabot ne peuvent plus suffire. « Il n’y a plus beaucoup de gras », juge un proche du président. « 50 milliards, ça ne va pas se trouver sous les sabots d’un cheval », lâche un autre. « Toutes les dépenses, toutes les politiques, toutes les structures seront concernées », a prévenu François Hollande, pour qui « l’Etat montera l’exemple ».

Fait rassurant, les dépenses de l’Etat ont été maîtrisées l’an dernier, avec 3,4 milliards de moins qu’initialement votés. La masse salariale des fonctionnaires d’Etat (hors pension) a même diminué de 200 millions d’euros, après être restée quasi stable en 2012. Jean-Marc Ayrault présente jeudi ses vœux aux agents de la fonction publique sur fond de protestation contre le gel, depuis 2010, du point d’indice qui sert de base au calcul de leurs salaires.

Equation compliquée

La Sécurité sociale devra aussi participer à l’effort, avec de nouvelles économies en vue à l’assurance-maladie. Fixé à 2,4 % pour 2014, l’objectif de hausse des dépenses de santé devrait être abaissé pour 2015-2017. En 2013, elles ont été inférieures de plus de 1 milliard à l’objectif voté. Le chef de l’Etat a aussi exprimé sa volonté de s’attaquer au millefeuille territorial.

L’équation est compliquée. Economiquement et politiquement. « C’est comme pour les niches fiscales : partout, il y a des chiens qui risquent d’aboyer », dit un fidèle du président. L’éventualité d’une baisse du nombre de régions fait déjà grincer des dents. Et même si François Hollande assure : « Nous pouvons faire mieux en dépensant moins », concentrer l’Etat « sur ses missions essentielles » reviendra à faire des choix difficiles. « Faire attention à la dépense est bien perçu, mais la mauvaise dépense publique est toujours celle dont l’autre profite », relève un ministre. C’est la raison pour laquelle le chef de l’Etat a notamment fait des économies le « préalable à toute baisse d’impôt ». Si l’Elysée veut baisser les prélèvements obligatoires dès 2015, il n’y a plus de temps à perdre...

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