Alain Juppé vu par Claude Chirac : "Un pur produit de l’école de la République"

Par Le Nouvel Obs

Publié le , mis à jour le

Alain Juppé

Alain Juppé FRED TANNEAU / AFP

IL VA FAIRE 2016. Pour "l'Obs", une sélection de personnalités racontent ceux et celles qui marqueront la nouvelle année. Ici, Claude Chirac confie son admiration pour Alain Juppé, qu'elle souhaite voir à la tête de la France en 2017.

Fille et ancienne conseillère de Jacques Chirac à l’Elysée de 1995 à 2007, Claude Chirac est aujourd’hui vice-présidente de la Fondation Chirac. Elle s’est prononcée en faveur d'Alain Juppé pour la présidentielle de 2017. Il s'opposera à Nicolas Sarkozy lors de la primaire des Républicains, fin novembre 2016. 

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Le premier mot qui me vient à l’esprit pour évoquer Alain Juppé est "élégance". Ce qu’on découvre aussi au fil du temps, c’est qu’il est un homme authentique. Il est le pur produit de l’école de la République. Quand il en parle, c’est avec émotion, pudeur et sensibilité. Il a aimé apprendre et il a aimé ce qu’il a appris. Mais vous ne le verrez jamais exhiber ses connaissances ni sa culture.

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Pour lui, les mots ont du sens et, comme pour Jacques Chirac, la France n’est pas une abstraction, elle est incarnée, elle a une âme, elle est admirable. Il faut voir le regard terrible d'Alain Juppé quand, devant lui, les prétendues élites parisiennes se livrent à leur sport préféré, la critique systématique de leur propre pays !

Loyauté et désintéressement

S’il y a un mot qui définit Alain Juppé, c’est la loyauté. Je l’ai vu entre 1993 et 1995, ministre adulé, il aurait pu tout demander et tout obtenir. Il a fait le choix de prendre le risque de tout perdre avec Jacques Chirac plutôt que d’abjurer, de trahir un attachement, des convictions fondamentales. Il est le fils aîné de Jacques Chirac.

Alain Juppé, c’est aussi le produit du courage et des épreuves. Entre 1995 et 1997, il a tout sacrifié à l’idée qu’il se faisait de l’intérêt général et de l’exigence de réforme. Une réforme qui ne soit pas un faux-semblant, une réforme qui projette la France dans ce nouveau monde dans lequel nous étions déjà entrés. Parce qu’il a été visionnaire, il a été confronté à l’incompréhension, à l’injustice et au rejet, autant de blessures fondamentales.

Expérience, vision, autorité, courage, détermination et peut-être, plus que tout, une forme suprême de désintéressement. Même si la vie politique est souvent affaire d’ambition, ce n’est plus pour lui-même qu’il se bat, c’est simplement pour son pays. C’est cette sincérité qui fait qu'Alain Juppé, si longtemps respecté mais parfois incompris, rencontre aujourd’hui la confiance des Français.

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Par Claude Chirac

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Ils vont 2016 aussi : 

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