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Le rejet de produits toxiques autorisé dans le Parc national des Calanques

La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a dénoncé cette décision du préfet qui autorise l’industriel Alteo à continuer de déverser des effluents aqueux près de Gardanne.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 décembre 2015 à 22h06, modifié le 30 décembre 2015 à 09h38

Temps de Lecture 2 min.

Une usine de traitement de minerai de bauxite produisant des boues rouges à Gardanne.

C’est un revers pour les défenseurs de l’environnement et pour la ministre de l’écologie dans l’affaire des boues rouges. Le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a autorisé la société Alteo, mardi 29 décembre, à poursuivre l’exploitation de ses usines sur le site de Gardanne et à rejeter en mer, pendant six ans, les effluents aqueux résultant de la production d’alumine, en plein cœur du Parc national des Calanques (Bouches-du-Rhône).

Une décision qu’a aussitôt dénoncée Ségolène Royal. « Je désapprouve cette décision. Je n’ai pas du tout changé d’avis, a réagi la ministre. Je pense que c’est une mauvaise décision qui est essentiellement suscitée par le chantage à l’emploi », a-t-elle ajouté. A la fin de novembre, la ministre de l’écologie avait déclaré qu’elle n’était « pas favorable au renouvellement » de l’autorisation de rejet.

Dans la soirée, Matignon a expliqué que la décision du préfet s’était fondée sur l’avis favorable émis par Conseil supérieur de prévention des risques technologiques (CSPRT) le 22 décembre.

Depuis près de cinquante ans, ce site de production d’alumine, qui sert à fabriquer de l’aluminium, situé près d’Aix-en-Provence, bénéficie d’un droit d’expédier des résidus en mer, à 7 km au large de Marseille et Cassis. Plus de 20 millions de tonnes de boues rouges ont été ainsi déversées sur les fonds marins de la fosse de Cassidaigne.

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« Une eau claire n’est pas une eau propre »

Il y a quelque mois, la demande d’une poursuite de rejet par Alteo avait provoqué la colère de plusieurs associations de défense de l’environnement et de riverains, qui dénoncent depuis des années la toxicité des boues rouges. L’accord reconduit en 1996 stipulait que l’industriel avait jusqu’au 31 décembre 2015 pour cesser d’expédier ses déchets en mer. Pour y parvenir, Alteo s’est doté de trois filtres-presses depuis 2007 et les boues rouges déshydratées sont désormais stockées à terre, près de Gardanne. L’industriel voulait toutefois conserver le droit de déverser ses effluents liquides, qui restent chargés en métaux divers.

« Il s’agit de rejet d’effluents liquides, chimiques toxiques et radioactifs, a dénoncé Alain Matési, président de l’association CoLLecT-IF environnement. C’est toujours le dossier des boues rouges, même si les rejets n'en ont pas la couleur. Ce n’est pas du tout un traitement mais un prétraitement. C’est transparent, mais une eau claire n’est pas une eau propre. »

« Un premier défi a été relevé, arrêter le rejet des boues rouges avant le 1er janvier 2016, a expliqué mardi dans un communiqué Frédéric Ramé, le président d’Alteo. Nous entendons relever un second défi, celui de la qualité des rejets liquides d’ici au 31 décembre 2021. »

Le 22 décembre, le Conseil supérieur de prévention des risques technologiques, chargé d’une enquête publique concernant 27 communes, avait déjà rendu un avis favorable aux demandes d’Alteo, malgré les remarques des experts, l’intense mobilisation citoyenne, le refus de plusieurs municipalités et l’opposition de la ministre de l’écologie. « A l’heure où l’opinion française redoute les délocalisations », il est impératif de « sauvegarder plusieurs centaines d’emplois », avaient justifié les commissaires chargés de l’enquête.

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Le site de Gardanne, plus grand centre mondial de production intégré d’alumines, emploie 400 salariés et 250 personnes sous-traitantes.

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Le Monde avec AFP

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