2015 au Japon, une année de scandales et séances d'excuses

Temps de lecture : 3 min

"Fushoji et shazai kaiken" (sales affaires et conférences d'excuses) auraient pu être les expressions de l'année au Japon tant s'y sont succédé les esclandres, juge la presse locale. Des trafics comptables de Toshiba aux rebondissements autour des JO de Tokyo, voici un résumé.

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Pour le quotidien économique Nikkei, "2015 restera dans les annales comme un millésime de scandales à peine croyables de sociétés renommées".

Cette bible des milieux économiques pense bien sûr à Toshiba, nom qui a barré la une des journaux à maintes reprises depuis le printemps, généralement avec une photo des dirigeants se prosternant devant les caméras pour les malversations révélées au fil des mois.

La moitié du conseil d'administration a démissionné en juillet après la découverte de maquillages de comptes répétés entre 2008 et 2014, sur instructions de trois patrons successifs, avec la complicité de directeurs financiers et grâce à l'obéissance silencieuse de subordonnés.

"La culture d'entreprise de Toshiba est telle qu'il n'est pas bon d'aller contre les souhaits de la direction", ont écrit dans un rapport des experts désignés pour élucider l'affaire.

Un autre nom a souvent alimenté la chronique: Takata. Le spécialiste des coussins et ceintures de sécurité d'automobiles a sciemment menti à ses clients et aux autorités. Nombre de ses airbags étaient viciés, il le savait, a tardé à l'avouer. Les défauts de gonfleur constatés ont provoqué des accidents et tué neuf personnes (dont huit aux Etats-Unis), avant le rappel de dizaines de millions de véhicules. Les constructeurs d'automobiles japonais ont décidé de renoncer à tout ou partie des airbags Takata.

Les journaux sont aussi revenus plusieurs fois sur le cas Asahi Kasei, société de matériaux dont une filiale de construction a dû reconnaître que des employés avaient faussé des données sur des immeubles résidentiels. Certains sont bancals et pourraient devoir être reconstruits. Dans un registre voisin, le fabricant de pneus Toyo Tire & Rubber a avoué que les spécifications annoncées de boudins de caoutchouc parasismiques étaient erronées.

- Et le pompon: les JO -

La branche nippone de McDonald's a aussi alimenté les unes avec des incidents à répétition, comme la découverte de dents ou morceaux de plastique dans plusieurs en-cas proposés dans ses plus de 3.000 restaurants au Japon. L'affaire a pris une tournure telle que le chiffre d'affaires a plongé et que, selon la presse, la maison-mère américaine prépare la cession du contrôle de sa filiale.

Au milieu de cela, les pouvoirs publics ont reconnu des incidents dans la mise en place du numéro individuel de sécurité sociale et des fuites de données relatives aux retraites.

Mais la plus retentissante brouille de l'année a concerné les préparatifs des jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Coup sur coup le stade et le logo désignés avec fierté plusieurs mois auparavant ont été abandonnés, le premier au motif qu'il était trop cher, le second parce que son créateur s'est avéré être un copieur.

Le montant des travaux du projet de stade initial de l'architecte irako-britannique Zaha Hadid s'élevait, selon les données présentées par la partie nippone, à 252 milliards de yens, soit près de 2 milliards d'euros.

Mi-juillet, le Premier ministre Shinzo Abe avait décidé de renoncer à la proposition alors déjà validée mais jugée trop onéreuse. Et le chef du gouvernement a approuvé la veille de Noël une autre proposition émanant de l'architecte japonais Kengo Kuma. "Traitement choquant envers une équipe internationale", s'est énervée Mme Hadid.

Entretemps, le comité d'organisation des JO de Tokyo a aussi décidé le 1er septembre de ne plus utiliser le logo officiel créé par le graphiste japonais Kenjiro Sano, entaché de soupçons de plagiat. Vivement critiqué, M. Sano avait lui-même demandé le retrait de son emblème du fait de ces accusations et de révélations de copie dans le cadre d'autres projets.

Pas moins de 14.599 propositions nouvelles de logo émanant de particuliers ou groupes ont été remises depuis. La désignation du nouveau visuel devrait intervenir sous peu.

kap/pt

TOSHIBA

ASAHI KASEI

TAKATA

30/12/2015 09:24:22 - Tokyo, 30 déc 2015 (AFP) - Par Karyn NISHIMURA-POUPEE - © 2015 AFP