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Des noms derrière les migrants morts à Calais

En 2015, au moins 24 personnes ont trouvé la mort sur la route vers le Royaume-Uni. «Libération» tente de donner un nom et un visage à ces disparus.
par Haydée Sabéran, Correspondante à Lille
publié le 29 juillet 2015 à 7h05
(mis à jour le 29 décembre 2015 à 11h46)

Des migrants meurent à Calais. On retrouve leur corps sur le bord de l’autoroute, fauché par une voiture, percuté par un train, électrocuté à l’entrée du tunnel sous la Manche ou encore noyé dans les bassins de rétention d’Eurotunnel. D’autres ont les jambes brisées sous les roues des camions. Des amputés, des grands brûlés survivent. Ils tentent de rallier l’Angleterre, mais l’Europe de Schengen a fait de la frontière de Calais une zone de plus en plus étanche.

Ceux qui n'ont pas d'argent pour payer les passeurs – entre 1 500 et 6 000 euros la traversée, selon qu'elle est ou non «garantie», en camion par le port ou le tunnel –, ceux-là tentent leur chance par petits groupes. A l'assaut des trains, ils risquent leur vie. Les barrières et les barbelés qui barricadent toujours plus les accès au port les incitent à prendre de plus en plus de risques. La nuit, ils trouvent des raccourcis pour traverser l'autoroute, sautent sur les trains qui démarrent au tunnel. Eurotunnel a distribué des tracts et placardé des affiches en neuf langues pour expliquer que le site est «dangereux». Même la mort ne les arrête pas.

Ils et elles s'appellent Zebiba, Ganet, Getnet, Mohammad, Nawal. Ils sont Syriens, Soudanais, Erythréens, Afghans. Certains sont sans identité connue. Libération, avec l'aide de Médecins du Monde, tente de donner un nom et un visage à ces morts de 2015.

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