Menace terroriste: ce qu’on sait sur les 2 suspects mis sous les verrous

Saïd Souati et Mohamed Karay comparaîtront ce jeudi en chambre du conseil.

Temps de lecture: 4 min

Un projet d’attentat qui visait « des lieux emblématiques » de Bruxelles durant la période des fêtes de fin d’année a été déjoué ces derniers jours, grâce à une enquête menée par le parquet fédéral. Deux Anderlechtois sont mis sous les verrous, en attendant de passer devant la chambre du conseil.

Ce mercredi, l’un des deux hommes, Mohamed Karay, a nié toute intention de perpétrer un attentat à Bruxelles, par la voix de son avocat.

Feu d’artifice : le maintenir et risquer un drame ? Le dilemme d’Yvan Mayeur

Menace terroriste à Bruxelles : ce que l’on sait, ce que l’on ne sait pas

Il est impossible d’affirmer qu’avec l’interpellation des deux individus, toute menace terroriste est écartée pour le Nouvel An.

Ce que l’on sait sur les deux suspects

Saïd Souati, 30 ans, est considéré comme le dirigeant de la présumée entreprise terroriste. Il était le chef du groupe de motards bruxellois Kamikaze riders. L’homme est connu comme étant un prêcheur radical, se référant à Anwar Awlaki, ancien idéologue en chef d’al-Qaïda en péninsule arabique, raconte la DH. Avec cette bande de motards, cet Anderlechtois a réalisé plusieurs braquages de bistrots et de restaurants entre 2008 et 2009. Pour ces faits, il a été condamné à 6 ans de prison ferme, rapportent les journaux de Sudpresse.

Souati a été placé sous mandat d’arrêt du chef de menaces d’attentats, de participation aux activités d’un groupe terroriste en qualité de dirigeant et de recrutement en vue de commettre des infractions terroristes, comme auteur ou coauteur.

Souati a été cité dans le dossier Sharia4Belgium, sans pour autant être inculpé. Un membre du groupuscule islamiste a fréquenté le sinistre club de motards : Hakim Elouassaki. Parti en Syrie, Hakim est revenu en Belgique grièvement blessé mais n’a pu être jugé à Anvers aux côtés de Foued Belkacem, à défaut d’examen de santé mentale. Une affaire invraisemblable.

L’autre frère d’Hakim, Abdelouafi, est mort en mai 2013 dans un accident de moto. C’était un proche de Souati. Peu avant son décès, Abdelouafi était surveillé de très près. Déjà, des menaces pesaient sur la capitale. Un appel téléphonique entre Abdelouafi et son 3e frère parti en Syrie en septembre 2013, Houssien, avait été intercepté par les policiers. Les deux hommes parlaient de mener une attaque à Bruxelles, de collecter des armes…

Mohamed Karay, 27 ans, était lui aussi membre des Kamikaze riders et originaire d’Anderlecht. Il travaillait comme technicien automobile, selon la DH. Son casier est vierge, à l’exception d’infractions routières. Le GSM de Mohamed Karay aurait servi à consulter des sites djihadistes. Il conteste les faits qui lui sont reprochés et affirme qu’il n’est strictement pas radicalisé, a indiqué ce mercredi son avocat, Me Xavier Carette.

Le profil Facebook de son client ne fait pourtant pas mystère de sa sympathie pour la cause djihadiste.

L’homme a été interpellé à son domicile. C’est chez lui qu’a été retrouvé du matériel de propagande en lien avec l’organisation terroriste État islamique. Chez lui aussi qu’a été découvert le matériel d’airsoft (ou paint-ball) et les tenues de camouflage. Une innocente activité ludique ? Pas si sûr, selon la RTBF  : « Lorsqu’il s’agit de personnes radicalisées, ce type d’activité peut servir aussi de couverture pour s’entraîner aux tirs dans des conditions proches du terrain. Ce matériel constitue donc un indice supplémentaire », analyse la chaîne publique. Aucune arme n’a cependant été découverte lors des différentes perquisitions.

Karay a été mis sous mandat d’arrêt du chef de menaces d’attentats et de participation aux activités d’un groupe terroriste, comme auteur ou coauteur.

Mohamed Karay et Saïd Souati comparaîtront ce jeudi en chambre du conseil.

Les Kamikaze Riders se défendent

Un membre des Kamikaze Riders déplore que les médias salissent le nom de son club de moto. Selon lui, ce dernier n’est pas un gang ou un groupe terroriste mais une famille partageant la passion de la moto.

« Le club de moto Kamikaze Riders, dont Saïd Saouti est le fondateur, existe depuis une quinzaine d’années. Sa centaine de membres, présents dans toute la Belgique, sont de toutes origines et confessions, pas spécifiquement de religion musulmane. C’est une famille qui aime se retrouver autour de sa passion commune, la moto. Cela me fait mal au coeur de voir le nom de ce club sali par les médias. Ce n’est pas parce que quelqu’un fait une bêtise, que les autres doivent en pâtir », a indiqué Ludovic Ansel, membre des Kamikaze Riders depuis 10 ans.

► Voir la vidéo sur mobile

« Je connais Mohamed Karay et Saïd Souati depuis des années, et suis surpris par leur arrestation. Tous deux étaient certes à fond dans leur religion mais ils n’ont jamais eu de geste ou de parole extrémiste. Je n’ai jamais été témoin de propagande islamiste de leur part », a-t-il conclu.

 

Le fil info

La Une Tous

Voir tout le Fil info
Sur le même sujet La UneLe fil info

Allez au-delà de l'actualité

Découvrez tous les changements

Découvrir

À la Une