Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne et vice-président UMP du Sénat, a été le premier ministre de Jacques Chirac de mai 2002 à mai 2005.
Pourquoi voyez-vous d'un bon œil le pacte de responsabilité de François Hollande ?
Le président fait enfin le bon diagnostic. La situation de l'économie française continue de se détériorer et la politique menée depuis dix-huit mois est en échec. Il faut donc en urgence tracer une nouvelle ligne. La direction choisie par François Hollande correspond à nos convictions : alléger les charges, baisser les impôts et financer le tout par des économies. Ce virage, quasiment un tête-à-queue, ne doit pas être pris à la légère. C'est un fait majeur. Dans la gravité de la crise, cette orientation nouvelle est de première importance. Pour la première fois, un socialiste au pouvoir s'affirme social-démocrate. Certes, il n'est que dans le discours mais c'est déjà important.
Si le gouvernement passe aux actes en engageant 50 milliards d'économies et 30 milliards de baisse de charges pour les entreprises, voterez-vous la confiance au gouvernement ?
Je ne l'exclus pas. Il faudra beaucoup de courage et de détermination pour réaliser 50 milliards d'économies. Je suis sceptique sur la capacité de la majorité à assumer cette nouvelle ligne politique mais ce n'est pas à l'opposition de faire obstruction. Nous mesurons bien que le président est plus à l'aise dans la promesse que dans la décision, mais le pacte de responsabilité est la dernière chance de François Hollande.
Au sein de l'UMP, vous n'êtes pas majoritaire sur cette ligne d'ouverture…
Pas dans le parti mais dans l'opinion, je le suis. Le parti ne croit pas, dans sa majorité, à la capacité de changement du président mais chacun doit faire preuve de responsabilité et bien prendre conscience que ce pacte de responsabilité est notre dernière chance avant l'extrême crise.
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